De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Décidément, une année passée dans l'enfer de la deuxième division semble n'avoir été d'aucune utilité pour les dirigeants du MC Oran, qui continuent de gérer le club avec la même désinvolture, ce qui avait valu à l'équipe, la saison écoulée, de rétrograder en division inférieure et à la ville de vivre trois jours de d'émeutes : «Ce n'est pas parce que le MCO a réussi son accession en une saison qu'il faille être optimiste. Le fait est plus dû à la hargne des joueurs sur le terrain et leur réelle envie de retrouver l'élite qu'à un management extraordinaire», estime-t-on parmi les observateurs avertis de la scène footballistique oranaise. A bien y regarder, il est vrai qu'une fois l'accession fêtée et que les esprits ont retrouvé un semblant de sérénité, le MCO a très vite été rattrapé par ses difficultés : manque d'argent, joueurs mécontents, entraîneur qui jette l'éponge… On se croirait revenu à la saison passée ou à celle d'avant. Comme les autres années, le Mouloudia d'Oran recommence à se plaindre de lourds problèmes financiers qui «handicapent sérieusement» la préparation à la prochaine saison : «Nous accusons un sérieux retard en matière de préparation», avait déploré Hadj Mansour, le nouvel entraîneur du club, lors du stage marocain qui avait suivi celui de Maghnia. Un stage auquel l'attaquant El Bahari n'avait pas pris part pour cause de difficultés financières : «Le président Elimam ne m'a donné qu'une avance, je n'ai pas encore touché la totalité de mon argent», a-t-il expliqué, tout en souhaitant que sa situation soit régularisée dans les plus brefs délais. Dans une conférence de presse qu'il avait animée en juin dernier, au lendemain de l'accession du MCO en D1, le président Elimam avait pourtant assuré que les finances ne seraient plus un problème, le MCO «ayant été exonéré de deux milliards et demi d'impôts» et disposait «d'un peu plus de 7 milliards de centimes dans les caisses». «Cet argent bénéficiera aux joueurs, au règlement des créances ainsi qu'à la préparation du stage bloqué [Au Maroc, ndlr]». Mais aussi au recrutement d'autres joueurs puisque Elimam a annoncé l'arrivée de sept nouvelles recrues : Berramla (JSK), Meddahi (RC Kouba), Bentoumi (US Biskra), Zemit (USM Blida), Daoud (ASO Chlef), Gaïd (GC Mascara) et l'ex-gardien de l'OM Arzew, Habi. En revanche, l'arrière latéral droit Benyada et le milieu récupérateur Chérif El Ouazani sont partis vers d'autres horizons, de même que l'un des initiateurs de la succession, l'entraîneur Omar Belatoui, qui a jeté l'éponge à la veille du départ de l'équipe pour le stage marocain. Ce brusque départ que beaucoup attribuent à l'arrivée de Hadj Mansour a jeté l'émoi sur le groupe et suscité une réaction lénifiante de la part du président Elimam : «Belatoui est un jeune entraîneur. Nous lui avons donné sa chance en deuxième division mais pour la prochaine saison, j'ai pensé à renforcer l'encadrement technique par le recrutement d'un entraîneur de haut niveau comme Hadj Mansour aux côtés duquel Belatoui aurait tout à apprendre.» Selon d'autres sources proches du MCO, la décision de Belatoui trouve aussi son explication dans un litige financier, le MCO lui devant encore une somme d'argent. Pourtant, en dépit de ces difficultés, qui rappellent de bien mauvais souvenirs, de nombreux observateurs estiment que le groupe que forment les joueurs du Mouloudia d'Oran a gagné en maturité et est plus soudé. Les supporters, eux, y croient mordicus : le MCO a désormais son mot à dire parmi l'élite.