Des chantiers à pied d'œuvre pour témoigner de l'ampleur des opérations en cours mais aussi une affirmation solennelle et une détermination énergique pour parfaire aux échéanciers prévus. La première phase, dans le cadre du schéma directeur d'aménagement touristique, SDAT, prévue au terme de l'année 2015, s'attellera plus particulièrement à des opérations de grande envergure dans le cadre de la stratégie adoptée de mise en conformité du tourisme. C'est-à-dire doter le secteur des moyens nécessaires humains, matériels et techniques permettant son fonctionnement dans de meilleures conditions. Disons qu'à l'issue de longues années de stagnation, alternées de quelques rares velléités sporadiques, le secteur accuse un lourd déficit en matière d'infrastructures touristiques comparativement à beaucoup d'autres destinations déjà installées sur le marché mondial. Le défit est énorme, pour ainsi dire, surtout au vu du manque à rattraper et des besoins multiples à satisfaire en matière d'hébergement et de services de manière générale. Il convient de rappeler à ce propos que la valeur marchande d'un produit touristique n'est plus désormais perçue de la même façon que celle d'il y a quelques décennies. Les espaces, les attraits naturels, quels qu'ils soient, s'avèrent insuffisants en tant qu'arguments de vente. En revanche, de nouvelles commodités interviennent et s'arrangent pour définir le paysage touristique idéal capable de séduire le consommateur, de plus en plus soucieux pour son bien-être. Et c'est là, à vrai dire, le défi à relever. Certes, l'Algérie dispose d'un potentiel touristique rarissime. De ce point de vue, nous sommes dans l'embarras du choix, diront d'aucuns. Des produits à vau- l'eau : bu bleu azuré, au clair verdoyant, des tons métalliques et irisés… Bref, des plans aussi impressionnants, aussi prestigieux et captivants les uns que les autres, étalés sur des espaces à perte de vue. Ce gisement, à la fois rarissime et incommensurable, est incontestablement en mesure de transformer le paysage de beaucoup de nos cités et de nos villes mais aussi d'améliorer sensiblement le quotidien d'une proportion non négligeable de la population. Si bien que les récentes statistiques révèlent une croissance touristique relativement acceptable. En comparaison de celle des années précédentes, celle-ci reste en substance insuffisante, peu convaincante et sans impacts notables en termes d'indicateurs socio-économiques. Nous sommes encore loin des objectifs souhaités. Pourtant, nous ne sommes pas vraiment loin du compte à rebours. Au cours des quelques années à venir seulement, le secteur sera en mesure d'apprécier le résultat d'un labeur fait de persévérance, de sacrifices et d'endurance. Or, loin de subjuguer aux spasmes d'un délire hallucinatoire, une refonte catégorique et profonde, à la mesure des ambitions immédiates et à venir du secteur nécessite davantage de sacrifices de la part de tous pour enclencher de manière encore plus rationnelle l'émergence réelle d'un élan nouveau de modernité. Les réalisations en cours, dans le cadre des programmes de développement sont considérables et sans doute prometteuses ; elles sont estimées à plusieurs millions de dinars. Ceci étant une preuve tangible pour attester de l'ampleur des objectifs devant être assignés au secteur au cours des prochaines décennies. Toutefois, en vue de maintenir le secteur en cap, que la courbe ne puisse pas infléchir mais continuer peu à peu son ascension, les efforts jusque-là consentis se doivent de se poursuivre et persévérer dans un contexte de concertation. Ceci est possible grâce à une entraide fructueuse et une complémentarité exemplaire entre les différentes parties appelées à œuvrer et à collaborer. Il est à noter que, dans ce sens, certaines opérations inscrites dans le cadre des programmes de développement des activités touristiques nécessitent d'être, au préalable, accompagnées et soutenues par des actions de vulgarisation dans le but d'éviter de succomber à des incompréhensions qui risquent à la longue de se révéler encombrantes. Or, sur une base purement préventive, il serait avisé de procéder à une sorte de configuration préliminaire permettant une approche détaillée de certains programmes nouvellement adoptés et intégrés dans le cadre des activités touristiques afin de définir les objectifs assignés. Ceci n'empêche pas le personnel en place de procéder à chaque fois que nécessaire à des modifications jugées utiles ou de recourir à des ajustements en quête d'une harmonisation exemplaire avec l'environnement immédiat. Ainsi, une collaboration plus active des partenaires locaux, publics et privés dans l'application de certains programmes est plus que souhaitable pour empêcher à la fois toutes sortes de déviations et garantir par là même des résultats satisfaisants en termes d'efficacité. La matière touristique obéit à une sorte de «métabolisme» récurrent et en perpétuelle mutation, nécessitant d'emblée une attention toute particulière. Pour ce faire, l'apport de techniques modernes et du savoir-faire des uns et des autres doit inéluctablement jouir des conditions favorables permettant leur épanouissement. Il ne suffit pas de lancer des chantiers mais de savoir également développer en même temps des actions solidaires capables de soutenir et de consolider ces efforts. Le secteur a tendance, et on le voit bien, à s'imprégner d'une logique de rupture avec certaines vieilles formules désuètes car déficientes et complètement désapprouvées. Ainsi, en optant pour une vision nouvelle et ambitieuse caractérisée par ce large mouvement en vogue de transformation et de mise à niveau de l'ensemble des potentialités existantes, le secteur s'engage de manière affirmée pour une modernisation effective des structures en place. Or, dans le souci d'une cohésion plus féconde des efforts consentis par l'ensemble de la corporation, la mise en place de conseils touristiques régionaux et locaux en tant que structures consultatives regroupant, entre autres des professionnels du métier serait probablement d'un apport significatif pour une prise en charge plus objective et plus rationnelle des besoins urgents du secteur. Cette option organisationnelle dans la gestion locale des affaires du tourisme serait à même de garantir une meilleure validité des choix à opérer, en termes de priorités notamment. Enfin, en ce qui concerne les programmes pédagogiques initiés dans le cadre des opérations de mise à niveau, il est essentiel de recourir à un sondage périodique intégrant l'ensemble des concernés en vue d'une appréciation des programmes mis en place, de leur impact sur le terrain. Un bilan détaillé à la faveur des ces opérations mérite de paraître dans les rapports trimestriels et annuels élaborés par les soins des services déconcentrés. Ceci permettrait une approche détaillée sur les compétences à promouvoir et la mise en valeur des initiatives des uns et des autres dans un élan de compétitivité et de pure créativité. M. E. H. B. *Master en tourisme - Illizi