Photo : Riad Par Abdelghani Aïchoun Les Verts disputeront, demain, face à la sélection égyptienne, leur second match des éliminatoires jumelées des Coupe du monde et d'Afrique 2010. Lors de la première journée, Ziani et ses coéquipiers avaient fait match nul au Rwanda (0-0), tous comme les Egyptiens qui ont été accrochés chez eux par les Zambiens (1-1). Des résultats qui avaient, quelque part, changé la donne puisque, avant l'entame de ce tour, tous les observateurs s'accordaient à dire que le double détenteur de la Coupe d'Afrique des nations ne trouverait aucune difficulté pour arracher le billet qualificatif pour l'Afrique du Sud. Il est sans rappeler que seul le premier du groupe, à l'issue de ces éliminatoires, ira au Mondial alors que les trois premiers se qualifieront pour la CAN. Donc, les quatre équipes sont à égalité avec un point chacune. A partir de là, la question que se pose la majorité des Algériens est celle-ci : Nos Fennecs sont-ils capables de se qualifier au Mondial sud-africain ? En d'autres termes, ont-ils les moyens, technico-tactiques, entre autres, comparativement à leurs adversaires, pour réaliser une telle prouesse ? Il faut dire, notamment en raison du net «recul» de la sélection égyptienne, qui, d'ailleurs, fait face à quelques problèmes, que les chances des Algériens -et cet avis est partagé par plusieurs techniciens- sont intactes, quoi que la mission soit assez difficile. L'équipe nationale algérienne a certainement des atouts à faire valoir. Un groupe composé de joueurs dont le niveau est très appréciable. Sur ce plan, on peut dire, sans risque de se tromper, que l'ossature actuelle est la meilleure que la sélection ait connue depuis presque deux décennies. Des joueurs, dont la majorité évolue dans des clubs assez huppés en Europe. Le défenseur algérien, Madjid Bouguerra, a remporté, il y a quelques jours, le doublé (coupe et championnat), en Ecosse, avec son club, Glasgow Rangers. Celui-ci n'avait pas hésité à exprimer sa joie sur le terrain en exhibant l'emblème national. De plus, Bouguerra a été élu, il y a quelque temps, par les fans, meilleur joueur du club. Pour dire que le joueur a marqué son passage à Glasgow. De facto, de très bonnes perspectives s'offrent à lui. En France, Karim Ziani a terminé la saison vice-champion avec l'Olympique de Marseille. D'autres joueurs, même s'ils n'ont pas remporté de titre, ont pu quand même s'affirmer avec leurs équipes. L'attaquant Kamel Ghilas a inscrit 13 buts avec son club, Celta Vigo (division deux espagnole). En Allemagne, Antar Yahia et Karim Matmour sont des titulaires à part entière avec leurs clubs respectifs, Bochum et Borussia Mönchengladbach. L'autre Algérien, Amri Chadli, quoi qu'il ne soit pas convoqué, a accédé en Bundesliga avec son club Mayence. Sans oublier, bien évidemment, l'attaquant Abdelkader Ghezal, qui évolue à Sienne, en Italie (Série A) ou l'arrière droit Nadir Belhadj qui joue, quant à lui, dans le club anglais de Portsmouth. Des joueurs qui, dans la majorité des cas, auront des chances d'évoluer dans de meilleurs clubs la saison prochaine. En face, pour ne parler que de la sélection égyptienne, prochain adversaire des Verts, les Pharaons ne sont pas moins nantis en termes de joueurs talentueux. Mais, il faut préciser, toutefois, que, les «pros» égyptiens n'évoluent pas, globalement, dans des clubs meilleurs que ceux dans lesquels jouent les Algériens. On peut citer, à ce titre, Mohamed Zidan (Borussia Dortmund, Allemagne), Mohamed Shawky (Middlesbrough, Angleterre), Amr Zaki (Wigan, Angleterre) et le gardien Essam El-Hadary (Sion, Suisse). Le reste étant des joueurs locaux. Seulement, ce qui caractérise l'Egypte, c'est la force de son «collectif». Pour plus d'un, le fait que la majorité des joueurs évolue dans le championnat égyptien, ce qui facilite pour l'entraîneur l'organisation des regroupements, contribue amplement à la «construction» du groupe. Ce qui, apparemment, n'est pas le cas des Fennecs, même si cela s'applique à toutes les nations avec la notion de «date FIFA». L'autre élément qui a son importance dans ce genre d'événements ou de challenges, est la capacité «mobilisatrice» du staff technique et administratif. La dernière sortie du sélectionneur national, Rabah Saadane, lorsqu'il avait exprimé ses «craintes» dans le cas d'une défaite, n'avait pas plu à plus d'un. Saadane affirme à chaque fois que l'objectif des Verts est la qualification à la CAN. Le Mondial ne serait, dès lors, qu'un «bonus». Entre «réalisme» et «défaitisme», les avis divergent chez les techniciens et spécialistes, seulement la majorité s'accorde à dire que l'Algérie devrait «voir grand». La qualification à la CAN (trois équipes sur quatre) ne devrait pas être aussi difficile. Le challenge est d'aller en Afrique du Sud. Récemment, l'entraîneur de l'équipe de la Zambie (qui vient loin derrière l'Algérie dans le classement FIFA), Hervé Renard, a déclaré que «les joueurs zambiens doivent croire en leurs chances pour espérer se qualifier à la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud». Si la Zambie espère se qualifier au Mondial, pourquoi ne serait-il pas le cas pour l'Algérie ?