Au coup de sifflet final de l'arbitre sud-africain Daniel Bennett, assisté de ses compatriotes Malebo Toko et Anjith Yugesh, la réaction et l'explosion de joie des joueurs et des milliers de supporters algériens, qui ont garni les travées du stade Mustapha Tchaker, en disent long sur le match gagné admirablement par les Fennecs, transformés à l'occasion en de véritables lions. Pour les Algériens, gagner ce match face aux Pharaons avait un sens et une portée qui dépassaient de loin toutes les considérations, avec, en sus, l'importance du Mondial et de la CAN 2010 dans l'imaginaire des supporters, venus des coins les plus reculés d'Algérie. Cette pression n'a pas été pour faciliter la tâche aux deux prétendants, surtout côté algérien, donnés comme logiques favoris. Les Algériens, déjouant le piège égyptien, ont, au contraire, su manœuvrer pour ne pas se laisser déborder. Une tactique qui s'est avérée payante, car un onze algérien, au summum de sa forme, lancé, est très difficile à contrer. Les Fennecs, instruits par cette vérité première qu'assument un nombre impressionnant de supporters qui poussaient leurs favoris, ont bloqué les issues et procédé par des contres. L'un d'eux a amené le premier but du match marqué par le fougueux Matmour à la 60e et les représentants du Nil eurent beau assiéger le camp algérien, rien n'y fit. Une victoire qui permet aux Fennecs de rester dans la logique des victoires qui leur ouvre de nouveaux horizons en devenant automatiquement un favori potentiel pour la qualification à la CAN et pourquoi pas au Mondial 2010 en Afsud. En réussissant une telle prouesse, ils ont réalisé un rêve de milliers de fans entassés dans un stade qui n'a pu les contenir, offert de l'espoir aux amoureux du Vert, Blanc et Rouge. Ils ont été à la hauteur. Hier, il s'est passé quelque chose d'assez extraordinaire. Le pays est entré dans un autre monde. Ce que l'on a vu, ce que l'équipe algérienne a pu réaliser et a pu réussir en quatre-vingt-dix minutes de jeu, est extraordinaire. On retiendra beaucoup de choses de ce match et on se souviendra de cette extrême détermination et cette concentration maximale. Un autre jour, on se rappellera que l'Algérie a bien battu une équipe égyptienne venue se racheter à Blida. Ce qui a fait la différence entre deux équipes à la recherche d'un exploit est certainement la rigueur dans le jeu. Plus conquérants, les Verts étaient souvent les premiers sur la balle et anticipaient sans grande difficulté sur leurs adversaires. Les deux équipes en voulaient certainement, mais les capés de Rabah Saadane étaient armés de plus de sérénité, de confiance et, surtout, de conviction. D'ailleurs, ce n'est qu'à ce moment-là que l'Algérie a vraiment dominé le jeu face à un adversaire qui perdait de sa verve à mesure que nos représentants montaient d'un cran. D'ailleurs, Ghezzal, bien servi par Bouguerra, inscrivit le second but à la 64e minute, semant le désordre au sein de la défense égyptienne, qui céda sur un troisième but de toute beauté marqué par Djebbour à la 77e. L'Egypte réduira le score par Abou Trika sur une position douteuse à la 86e devant un grand Gaouaoui, prouvant, à l'occasion qu'il fait partie de la race des gardiens qu'on retrouve dans les moments difficiles. Réussissant ainsi à inscrire son nom, ainsi que celui de tous ses camarades dans le livre d'or de l'équipe algérienne qu'on vient tout juste de rouvrir et de… dépoussiérer. M. G.