Le nombre des insuffisants rénaux ne cesse de croître et la majorité d'entre eux ne sont diagnostiqués qu'au stade terminal, au moment où la dialyse s'impose en urgence. Le projet portant création de l'Institut national du rein à Blida constitue un espoir pour des milliers de malades. Mais sa réalisation traîne depuis plusieurs mois, a relevé hier le président de la Fédération nationale des insuffisants rénaux (FNIR). Intervenant au forum d'El Moudjahid, Mustapha Boukhaloua a souligné également que l'Etablissement algérien des greffes peine lui aussi à voir le jour. Le conférencier a abordé le long calvaire des quelque 13 000 insuffisants rénaux chroniques qui souffrent de séances d'hémodialyse longues et pénibles. Selon lui, le nombre de centres d'hémodialyse publics et privés répartis à travers le territoire national s'élève à 235. Il précisera que le nombre de malades s'élevait en 2006 à 7 894 et ne cesse depuis de croître. L'insuffisance rénale chronique est traitée en Algérie par hémodialyse, par dialyse péritonéale et également par la transplantation rénale, expliquera l'intervenant. Le président de la FNIR plaidera dans ce sens pour l'institutionnalisation de la transplantation rénale. Il déplorera le fait que les dossiers médicaux des malades «soient inexistants», d'où l'impossibilité, dira-t-il, d'établir une base de données, ni de fichier national. S'agissant de la prise en charge des enfants atteints d'insuffisance rénale chronique, M. Boukhaloua fait part d'un manque flagrant de médecins pédiatres spécialistes dans ce domaine. Il expliquera que «la plupart des enfants malades ne connaissent pas une croissance normale parce qu'une hormone de croissance, nécessaire dans leur cas, ne leur est pas prescrite alors qu'elle existe en Algérie». S'agissant de la prise en charge des malades, il dira qu'il reste beaucoup à faire. Ainsi, il a appelé toutes les parties concernées (législateur, ministère de la Santé ainsi que ceux du Travail et de la Solidarité nationale) à s'impliquer pour mettre en place les bases d'une stratégie cohérente et persévérante afin d'améliorer la prise en charge des malades. A. B.