Le développement de l'activité GPL/C en Algérie est «insuffisant» et «un travail énorme nous attend». C'est ce qu'a reconnu, hier, le P-DG de Naftal, M. Saïd Akretche, lors d'une conférence de presse tenue en marge du séminaire international sur le GPL/C à l'hôtel El Aurassi.«Il faut qu'on trouve maintenant des idées innovantes pour développer encore ce carburant», a-t-il suggéré. Dans la foulée, M. Akretche n'a pas caché que plusieurs contraintes freinent le développement de ce carburant économique et propre. Entre autres contraintes citées par le responsable, le faible différentiel du prix à la pompe entre le GPL/C et le gasoil, la logistique de production concentrée dans l'ouest du pays, ce qui nécessite d'importants investissements en matière de transport, d'acheminement et de distribution équilibrés à l'échelle nationale, le coût d'installation des kits de carburation en GPL, ainsi que certains préjugés sur le fait que l'utilisation de ce carburant provoque la détérioration de l'automobile expliquent cette faiblesse de pénétration du GPL/C. Naftal, selon ses responsables, compte porter, dans le cadre d'une stratégie s'étalant jusqu'à 2014, le nombre des véhicules convertis à 270 000 unités et le nombre des stations-service GPL/C à 617. L'entreprise compte aussi mettre à niveau les centres existants et réaliser 25 nouveaux centres de conversion. Des mesures d'accompagnement ont déjà été prévues, selon la même source. Ainsi, Naftal procédera à la signature, en amont, de conventions commerciales indispensables pour assurer un approvisionnement sûr, fiable et continu en système de conversion gaz, la mise en place d'une stratégie rationnelle avec les installateurs sirghaz privés par conventionnement des prestations de montage de kits avec Naftal comme donneur d'ordres et fournisseur d'intrants et la promotion et le développement du partenariat avec les investisseurs privés dans la distribution de carburants, par la formule location d'équipements Naftal.Pour le P-DG du groupe, d'autres incitations pourraient voir le jour. Il a affirmé dans ce sillage que la question des facilitations et incitations fiscales, déjà existantes, relèvent des prérogatives du ministère des Finances et, parmi les mesures qui ont été déjà prises, on a fait état de réductions conséquentes des tarifs d'installation de kits pouvant aller jusqu'à 29% et l'augmentation de la part de l'investisseur privé de 50 à 70 % prélevés sur la marge de détails, dans le cadre de la location d'équipements de distribution par la formule dite 70/30.M. Akretche a également mis en relief l'apport des concessionnaires automobiles avec lesquels Naftal a signé des conventions pour l'installation de kits GPL/C.Considéré comme deuxième exportateur mondial de GPL, notre pays devrait promouvoir la consommation de cette énergie, notamment dans le domaine du carburant, dominé par l'utilisation du gasoil et dont la facture d'importation s'élève à 200 millions de dollars/an. Selon les communications présentées hier, on a constaté que l'essence vient en tête des carburants utilisés par les véhicules touristiques avec 79%, le gasoil vient juste après avec 14%. L'utilisation du GPL/C ne représente, quant à lui, que 7 % avec 200 000 véhicules. S'agissant de la production, le volume total de GPL commercialisé sur le marché national est de 1,5 million de tonnes, la part de celui destiné au carburant de véhicules est de 320 000 tonnes en 2008. Naftal compte doubler cette quantité pour la porter à 600 000 tonnes par an en 2014. Toujours au sujet de la production, le P-DG du groupe Sonatrach, M. Mohamed Meziane, a affirmé, pour sa part, que le potentiel économique du GPL est loin d'être complètement exploité en Algérie.Il a estimé que la consommation nationale de cette énergie ne représente que 1,5 million/tonnes par an sur une production totale de plus de 9 millions et qui devrait passer à 13,5 millions/tonnes à l'horizon 2015 confortant ainsi la place de l'Algérie comme 6ème producteur mondial et 2ème exportateur de GPL. Le premier responsable de Sonatrach a, dans ce cadre, mis l'accent sur la nécessité de promouvoir l'utilisation du GPL, notamment, dans le domaine du carburant dans le souci de réduire les importations algériennes de gasoil estimées à quelque 200 millions de dollars par an et de protéger l'environnement par l'utilisation de cette source propre.Enfin, à signaler qu'un aperçu du marché international du GPL/C qui connaît une croissance constante ces dix dernières années a été présenté par les représentants de l'Association mondiale du GPL (World LP Gas Association). Le marché du GPL/C connaît, selon cette association, une croissance constante ces dix dernières années. Elle est passée de 6% en 2000 à 7,8% en 2008. S. B.