R.A. Pourtant écologique et économique, le GPL est toujours boudé par les automobilistes algériens qui pensent que son utilisation détériorerait le moteur, l'Algérie continuant à importer pour 200 millions de dollars de gasoil chaque année alors qu'elle est le deuxième exportateur de «Sirghaz». L'Etat a engagé plusieurs actions pour promouvoir l'utilisation du GPL comme alternatif aux carburants classiques afin de réduire, entre autres, la facture d'importation du diesel. En effet, malgré l'introduction depuis le début des années 1980 du GPL/C en Algérie et les facilitations accordées, notamment, pour l'importation et l'installation des kits de conversion vers le gaz, la part de ce carburant dans le parc automobile national demeure marginale car ne dépassant pas un taux de 7% contre 79% pour l'essence (1,8 million de véhicules) et 14% pour le gasoil (320.000 véhicules). Il faut changer les habitudes. C'est justement l'appel des experts qui participaient à un séminaire international organisé par Naftal sur le GPL carburant (GPL/C), lundi. L'Algérie, actuellement 2ème exportateur mondial de GPL, doit promouvoir la consommation de cette énergie notamment dans le domaine du carburant dominé par l'utilisation du gasoil et dont la facture d'importation s'élève à 200 millions de dollars/an, ont souligné les participants. Cet objectif, inscrit dans le cadre d'une stratégie de développement de l'activité GPL/C engagée par Naftal pour la période 2010-2014, est, essentiellement, basé sur l'extension du réseau de distribution à près de 620 stations service, contre 500 actuellement et d'augmenter le nombre de véhicules roulant en GPL/C à 270.000, contre moins de 200.000 actuellement, a indiqué le PDG de Naftal, Saïd Akretche, à la presse en marge de ce séminaire de deux jours. Des prix qui n'incitent pas Le total du réseau de distribution de produits pétroliers est estimé à quelque 2.000 stations service sur le territoire national. Dans cette optique, outre l'équipement des stations existantes, celles qui seront construites dans le futur seront aussi dotées de moyens de distribution de GPL/C, a-t-il poursuivi. Sur un volume total de GPL de 1,5 million de tonnes commercialisé sur le marché national, la part de celui destiné au carburant de véhicules est de 320.000 tonnes en 2008, a, de son côté, indiqué le directeur de la commercialisation à Naftal, Abdelhamid Mezidi. Le faible taux de pénétration de ce carburant pourtant économique et moins hostile à l'environnement est expliqué, selon le patron de Naftal, par le faible différentiel du prix à la pompe entre le GPL/C et le gasoil et une logistique de production concentrée à l'ouest du pays (Arzew) nécessitant d'importants investissements en matière de transport, d'acheminement et de distribution équilibrés à l'échelle nationale. Il s'agit aussi, a-t-il ajouté, de la hausse du coût d'installation des kits de carburation en GPL ainsi que de certains préjugés sur le fait que l'utilisation de ce carburant provoque la détérioration de l'automobile. Pour cette dernière raison, M. Akretche a tenu à insister que ces préjugés sont «faux» de l'avis des experts et techniciens en ajoutant que des campagnes d'information et de sensibilisation ont été menées dans ce sens par les services de Naftal. Un potentiel économique pas exploité Le coût élevé du montage des kits pourrait, quant à lui, être amorti à la faveur des facilitations fiscales et douanières (exonération de 17% à 7% de la TVA à l'importation) ainsi que l'augmentation de la part de l'opérateur privé chargé de l'installation du kit de 50% à 70% sur la marge de bénéfice. Naftal compte doubler le volume des ventes de GPL/C (Sirghaz) pour les porter à 600.000 tonnes à l'horizon 2014, rappelle-t-on. Pour sa part, le PDG du groupe Sonatrach, Mohamed Meziane, a affirmé que le potentiel économique du GPL est loin d'être complètement exploité en Algérie. Selon lui, la consommation nationale de cette énergie ne représente que 1,5 million/tonnes par an sur une production totale de plus de 9 millions et qui devrait passer à 13,5 millions/tonnes à l'horizon 2015 confortant ainsi la place de l'Algérie comme 6ème producteur mondial et 2ème exportateur de GPL. M. Meziane a, dans ce cadre, mis l'accent sur la nécessité de promouvoir l'utilisation du GPL, notamment, dans le domaine de carburant dans le souci de réduire les importations algériennes de gasoil estimées à quelque 200 millions de dollars par an et de protéger l'environnement par l'utilisation de cette source propre. Le directeur des hydrocarbures au ministère de l'Energie et des Mines, Mustapha Hanifi, a, quant à lui, rappelé que la promotion de l'utilisation du GPL a été inscrite dans le programme de travail du ministère visant à développer les énergies propres et nouvelles à travers des actions de collaboration avec d'autres secteurs comme les transports, l'industrie et l'habitat. Le séminaire à également permis aux représentants de l'Association mondiale du GPL (World LP Gas Association) de présenter un aperçu sur le marché international du GPL/C qui connaît une croissance constante ces dix dernières années, alors que l'augmentation de l'offre mondiale sera largement supérieure à celle de la demande au cours des cinq prochaines années. D'après des chiffres avancés par le représentant de cette association, la croissance mondiale de ce créneau a passé de 6% en 2000 à 7,8% en 2008.