Durant le mois de mai, les prix des biens alimentaires ont connu une baisse sensible. Globalement, selon les derniers chiffres de l'Office national des statistiques (ONS), l'indice brut des prix à la consommation a baissé de 1,6% par rapport au mois d'avril. Cette période s'est distinguée par une évolution négative des prix (-3,2%). L'ONS parle même de baisse «notable» des prix des produits agricoles frais (-5,7%) par rapport au mois d'avril. Parmi les produits dont les prix ont chuté, on cite principalement la pomme de terre. En l'espace d'un mois, le prix de ce tubercule a baissé de moitié. La chute est exactement de 40,1%. Nous assistons donc à un renversement de la situation au grand dam des consommateurs qui ont subi de plein fouet la hausse des prix engendrée particulièrement par la spéculation. Un phénomène que les pouvoirs publics ont du mal à contenir et à limiter ses conséquences. Même si l'heure n'est pas à la hausse du prix de la pomme de terre, comme c'est le cas pour d'autres produits agricoles, la crainte de voir la mercuriale reprendre l'ascenseur cet été et durant le mois de Ramadhan, une période propice aux hausses, est déjà là. La deuxième phase du système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) réussira-t-elle à faire oublier les couacs de la première, laquelle, faut-il le reconnaître, a essuyé un échec. Il n'a pas atteint ses objectifs puisque, théoriquement, ce dispositif a été mis en place pour garantir la stabilité des prix sur les marchés de certains produits de large consommation telle la pomme de terre. Mais, sur le terrain, les effets du système lancé en grande pompe étaient loin d'être tangibles. On ne peut oublier que le prix de la pomme de terre a fini durant le printemps dernier par atteindre des sommets inimaginables, 120 DA le kilogramme, de quoi donner le tournis. C'est en raison de ce constat que la question de l'efficacité du Syrpalac 2 concernant la pomme de terre s'impose. Elle s'impose aussi quant à la généralisation du système aux autres produits. A travers les wilayas où l'on s'attend à une production abondante, le Syrpalac 2 a déjà démarré et on annonce d'ores et déjà des stocks considérables à Aïn Defla, Bouira et Mascara. Rien qu'à Aïn Defla, 52 510 quintaux sont déjà emmagasinés et on mise sur le stockage de 800 000 quintaux. Ajoutés aux volumes en surplus des autres wilayas, les quantités mises de côté pour l'arrière-saison permettront théoriquement de satisfaire les besoins de la population. Mais faudrait-il assurer les conditions nécessaires pour la réussite de ce système et surtout ne pas tomber dans les erreurs du Syrpalac 1 notamment dans le déstockage. S. I.