Le secteur de l'éducation nationale vient de boucler un parfait exercice 2008/2009. Tout s'est déroulé dans de bonnes conditions socio-pédagogiques. L'année scolaire s'est, en effet, déroulée sous de bons auspices. Les programmes pédagogiques ont été achevés dans les délais. Les examens de fin d'année ont eu lieu également dans un environnement serein et apaisé. Le calendrier a été respecté de bout en bout avec, en prime, des taux de réussite appréciables dans le primaire et le moyen. Dans l'attente des résultats du baccalauréat, prévus pour le début du mois prochain, les élèves et leurs parents semblent confiants et satisfaits. Les mouvements de protestation récurrents, qui avaient sérieusement affecté l'école durant les années précédentes, ont cédé cette fois le pas au travail et à la persévérance. Le bras de fer qui a, plus d'une décennie durant, envenimé les rapports entre le corps pédagogique et la tutelle, n'est apparemment qu'un regrettable souvenir du passé.Le ministère et les directions qui lui sont affiliées au niveau des 48 wilayas du pays ont visiblement trouvé les canaux de dialogue et les médiations nécessaires pour dénouer à temps les crises et les conflits sociaux.Tout au long de l'année qui s'achève, les différents syndicats de la corporation ont également adopté des positions courageuses, en mettant l'intérêt de l'élève au-dessus de toute autre considération. La sagesse a, enfin, prévalu dans ce secteur névralgique. Afin d'examiner, à tête reposée, la situation socioprofessionnelle des fonctionnaires de l'éducation, la commission mixte ministère-syndicats vient d'ouvrir un round de consultations multilatérales pour examiner le projet relatif au régime indemnitaire et discuter du système éducatif de manière générale. Toutes les organisations syndicales ont été associées à cette entreprise de concertation. Les représentants des travailleurs réitèrent leurs revendications salariales et exigent de meilleures conditions de travail. Le moment de cette légitime montée au créneau est parfaitement bien choisi pour ne pas contrarier la bonne scolarité de millions d'apprenants. Tout en rappelant sa prédisposition au dialogue, la tutelle évoque la crise économique et les difficultés financières qui vont avec pour tempérer l'attitude de ses interlocuteurs. Ces derniers, tout aussi diplomates, rappellent que les sacrifices devraient être équitablement partagés, en citant à charge les salaires mirobolants attribués aux députés et aux personnels politiques à tous les échelons. En somme, l'échange se veut civique, ouvert et démocratique. Loin des traditionnelles menaces de grève et des mises en garde conséquentes de l'administration, les deux parties ont volontairement choisi la force de l'argumentation pour se faire entendre et convaincre. Cet apaisement du front social concerne aussi d'autres sphères d'activité. L'enseignement supérieur, l'administration publique et le tissu économique ont également connu une certaine accalmie. Mis à part les services publics de la santé où l'on enregistre une série de débrayages, l'année 2009 marque un renouveau dans les rapports existant entre les employeurs et les salariés. On n'est plus dans la logique de la confrontation. Une saine tradition de dialogue et de contact s'instaure doucement un peu partout. Cette culture-là mérite d'être vraiment encouragée et promue par tous les acteurs de la société civile algérienne. Il s'agit d'un bon indice de maturité qu'il convient de consolider durant les exercices à venir. K. A.