Les compétitions sportives internationales exigent, naturellement, beaucoup de préparation et de professionnalisme. Il ne suffit plus, désormais, d'y participer pour faire de la figuration. On prend part à ces joutes dans l'objectif premier de faire de bons résultats et de s'illustrer face aux autres prétendants à la distinction. Avant même de s'inscrire à de tels rendez-vous, on doit disposer, au préalable, de grandes chances de gagner ou, à la limite, de se mesurer honorablement aux grands champions. Un sportif de haut niveau, qui compte briller dans ces grand-messes, doit se dépenser sans compter. Aucune chance n'est laissée à l'improvisation et au bricolage. La rigueur et la discipline doivent prévaloir à tous les niveaux. Pour cela, l'athlète sélectionné, mis dans les meilleures conditions possibles, dispose de tous les moyens de travail nécessaires. Il y a, d'abord, tout un environnement à mettre conséquemment en place. L'encadrement administratif, le staff technique et l'équipe médicale, à travers une collaboration de tous les instants, partagent la lourde tâche de créer ce milieu compétitif et stimulant dans lequel évoluera l'élite choisie dans cette optique. Cette performance première définit la qualité de la sélection, qui devrait obéir à des critères de performance très stricte. Porter les couleurs nationales n'est pas une mince affaire pour se permettre de banaliser les démarches et le plan de travail. Viennent, ensuite, le volume des entraînements et la qualité des regroupements. Une équipe ou un sportif pris individuellement devrait se frotter aux autres, participer à des stages et à des compétitions de bon niveau avant de se lancer dans les confrontations officielles. Aujourd'hui plus que jamais, les grand- messes du sport mondial, comme les jeux Olympiques, les championnats du monde, les Jeux méditerranéens ou les Jeux africains, réunissent les meilleurs compétiteurs qui y viennent pour gagner, rien que pour gagner. Les participations algériennes à ces grands rendez-vous internationaux cessent d'être des moments forts pour le mouvement sportif national. Les échecs et les contre-performances enregistrés ces dernières années ont considérablement terni l'image du sport algérien comme en témoigne la médiocrité des résultats obtenus. Nos bilans sont visiblement décroissants. On a beaucoup de mal à préparer une relève digne qui prendrait la succession de grands champions comme Morseli, Boulmerka, Soltani, Haddad et tant d'autres encore. La moisson de Sidney 2004 est bien meilleure que celle de Pékin 2008. Barcelone, c'était encore mieux que Sidney. Nos espoirs pour les jeux de Londres sont incertains. L'athlétisme, les arts martiaux, la boxe ou les sports collectifs, toutes les disciplines sont en nette régression. Quelquechose ne va plus dans le système. Manque de rigueur professionnelle dans le travail, absence de motivation, défaut de moyens, athlètes et techniciens évoquent des raisons multiples pour se justifier. L'Etat consacre, pourtant, des budgets colossaux au sport. Aujourd'hui même, une forte délégation de 118 athlètes se trouve à Pescara (Italie) où elle participe aux 16es Jeux méditerranéens. Quelles sont réellement ses chances ? On nous parle vaguement defaire mieux qu'aux Jeux d'Alméria où l'on a fini, pour rappel, à la 9e place au classement général (un résultat bien en deçà des espérances, doit-on souligner). Cela reste très vague comme pronostic. On a l'impression qu'on est trop approximatifs et peu sûrs de nos chances. L'élite nationale devrait être, en principe, un peu plus confiante pour exprimer clairement ses ambitions. Représenter les couleurs nationales à un tel niveau, cela ne s'improvise pas. K. A.