Photo : S. Zoheir Par Badiaa Amarni à l'issue de la réunion de la première session du Conseil des ministres arabes de l'Eau, le secrétaire général de la Ligue arabe a estimé que la problématique de l'eau au Proche-Orient ne concerne pas uniquement la Palestine. Mais elle est commune à tous les pays arabes. D'où la nécessité de la prendre en charge et de lutter contre le pillage de cette ressource. Ce dossier est d'ailleurs étudié par la Ligue arabe et figure parmi les questions cruciales posées au niveau de l'organisation. Auparavant, dans un discours prononcé devant l'assistance, M. Moussa a indiqué que la Ligue arabe suit avec intérêt le pillage des eaux arabes des pays sous occupation de même que le changement des cours d'eau par l'Etat d'Israël. Ce qui constitue une menace pour la Palestine, la Syrie, le Liban et la Jordanie. «C'est là une question grave qu'on doit étudier au plan politique», dira-t-il. Le conférencier a affiché par la suite sa satisfaction quant à la création du Conseil arabe de l'eau qui est le signe d'un travail commun à faire pour pallier toute crise à l'avenir, élaborer une stratégie de travail autour de cette problématique et atteindre ainsi la sécurité en eau. Cette stratégie, selon lui, qui devra voir le jour à l'horizon 2025, permettra d'aller vers le développement durable dans la région et défendre les droits arabes en ce qui concerne les eaux partagées. Cette même stratégie devra reposer sur des visions futuristes des besoins en axant sur des projets concrets. Les plus importants étant l'édification d'un système d'information hydrique arabe et le développement de la recherche scientifique et des nouvelles technologies dans ce domaine, de même que faire face aux changements climatiques et leur impact sur ce liquide vital. Le premier responsable de cette organisation arabe a aussi mis en évidence l'importance d'une gestion rationnelle de cette ressource essentielle et d'une sensibilisation des citoyens quant à sa préservation. Le Conseil arabe de l'eau est aussi chargé d'examiner le projet de politique exécutive élaboré par le centre arabe des études des zones arides pour atteindre le développement durable dans ce domaine tel qu'adopté par le sommet du Koweït, déclare encore Moussa. Ce projet, doté de 10 millions de dollars, donne le choix aux Etats de définir leurs activités suivant leurs besoins et les objectifs qu'ils s'assignent dans ce domaine. L'expérience de l'Algérie avec la Tunisie et la Libye dans l'exploitation des eaux communes souterraines du nord du Sahara a été évoquée par le premier responsable de la Ligue arabe, soulignant qu'«elle peut être un exemple à suivre dans la coopération arabe». Par ailleurs, M. Amr Moussa a insisté sur l'intérêt de renforcer les capacités de dialogue des pays arabes concernant les ressources en eau avec les autres pays du monde et suivre les négociations en cours pour la mise en place d'une convention internationale sur l'eau souterraine commune, de même que sur l'importance de l'utilisation des eaux usées traitées pour le boisement. A ce titre, il rappelle le projet de la ceinture verte pour l'Afrique du Nord qu'il convient de relancer.