Les pays arabes ont décidé de faire un front commun contre ce qu'ils qualifient de « pillage israélien des eaux du Moyen-Orient ». Lors de la tenue, hier à Alger, de la première session du Conseil des ministres arabes de l'eau, les représentants des Etats participants ont appelé à réfléchir à un mécanisme capable de conduire vers la sécurité hydrique dans la région arabe. Selon le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, « l'eau est confrontée actuellement à des problèmes d'ordre politique qui appellent à la solidarité interarabe. » Les ministres arabes de l'Eau ont décidé hier de dégager, en première phase, une enveloppe de 10 millions de dollars pour mettre en place une stratégie durable en matière de rationnement et de sécurité hydriques. Cinq projets ont été déjà identifiés dans ce sens, si l'on tient compte des déclarations de Mme Fatima Mellah, responsable au sein de la Ligue arabe. Le secrétaire général de cette institution, Amr Moussa, lui, est allé au fond de la problématique et a estimé que « la question de l'eau est une partie du conflit opposant la Palestine et certains autres pays arabes à Israël ». M. Moussa a expliqué que la stratégie arabe à l'horizon 2025, en matière d'eau, vise à trouver surtout une solution au « pillage par Israël des eaux de la région arabe ». Il a qualifié cette question de « grave procédé qui mérite un intérêt particulier et une concertation responsable autour de l'aspect politique de la chose ». « La Ligue arabe suit avec attention cette question qui constitue un haut risque pour la sécurité hydrique des pays de la région, à savoir la Palestine, la Jordanie, la Syrie et le Liban », déclare le secrétaire général de la Ligue arabe, à l'ouverture de la 1re session du Conseil des ministres arabes de l'Eau. Les participants à cette rencontre ont appelé à engager un plan d'action pour la restitution des eaux de ces pays. Le président du Conseil mondial de l'Eau, Loic Fauchon, a déclaré à la presse que son organisme « est prêt à apporter sa contribution afin de trouver une solution à cette problématique posée et assurer un partage équitable des sources hydriques au niveau de la région du Moyen-Orient ». Il a reconnu « qu'il s'agit bel et bien d'une question qui mérite l'implication de toutes les parties concernées afin de garantir un accès à l'eau à tous les peuples de la région ». Mme Fatima Mellah a fait savoir, lors d'un point de presse improvisé à l'issue de la rencontre, que 66% des eaux des pays arabes proviennent de l'extérieur, chose qui pourrait devenir une source de conflit à l'avenir. A l'issue de cette première rencontre, l'Algérie a été élue à la présidence de l'instance exécutive du Conseil des ministres arabes de l'Eau pour un mandat de deux ans. Cette instance devra tenir sa première réunion fin janvier 2010 au siège de la Ligue arabe et ce, en vue d'examiner plusieurs questions relatives à la création d'une base de données sur les moyens et besoins arabes en matière d'eau. Les ministres arabes de l'Eau ont choisi hier la date du 3 mars pour célébrer chaque année la Journée arabe de l'eau.