Les efforts de l'institution douanière en matière de lutte contre la contrefaçon ont été récompensés. Pour la deuxième année consécutive, l'Organisation mondiale des Douanes (OMD) a décerné un prix aux Douanes algériennes. En effet, face à l'ampleur prise par le phénomène de la contrefaçon, à l'échelle mondiale, à l'ère de l'ouverture du marché, les services douaniers algériens ont engagé un programme de réformes particulièrement sur le plan de la réglementation et de la coopération avec les détenteurs de marques et autres opérateurs. Ainsi, la législation est en phase d'être renforcée dans le sens de la pénalisation des délits douaniers. Des études sur les opérateurs indélicats et autres intervenants dans la chaîne des importations seront également lancées. «C'est une question de salubrité publique. Nous avons entamé un travail de longue haleine», a déclaré à l'APS, à ce sujet, le directeur général des Douanes, M. Abdou Bouderbala. Et d'afficher la détermination de l'institution douanière à lutter contre «les importateurs de l'ombre et les transitaires sans scrupules». Pour l'heure, 120 sont sur la liste noire. Ils ont déjà été identifiés. En plus de l'amélioration de l'aspect législatif, les Douanes travaillent actuellement sur la modernisation des outils d'intervention et l'amélioration de l'expertise sur l'ensemble du territoire. Il s'agit aussi de renforcer les effectifs à travers l'ouverture de nouveaux postes d'emploi. Une cinquantaine de nouveaux postes seront d'ailleurs ouverts aux frontières ouest et est du pays, et d'autres suivront pour le Sud, selon la même source. Sur un autre plan, l'institution douanière prévoit de renforcer la coopération avec les gardes frontières, la Gendarmerie nationale et d'autres secteurs de la chaîne des importations gangrenées à hauteur de 50-60% par le phénomène de la contrefaçon, selon le premier responsable des Douanes. Il y va de «la santé du citoyen et de la protection de l'économie nationale», a-t-il noté dans ce cadre, rappelant qu'aucun secteur n'est épargné, même les médicaments. La provenance de ces produits est connue (Asie, Moyen-Orient), mais les pays d'Europe occidentale développés n'échappent pas à la règle. Et ce, d'autant que l'opération de contrôle des produits importés par scanner (il en existe 1 200 seulement dans le monde) est quasi impossible, notamment au port d'Alger, une infrastructure qui reçoit à elle seule 750 containers par jour. L'essentiel donc est de cibler les contrôles et d'accroître les partenariats avec les détenteurs de marques. Pour cela, il y a lieu de développer des méthodes de contrôle «ciblées» et d'établir un partenariat avec les détenteurs de marques. Ces actions entrent, pour rappel, dans le cadre du plan de modernisation des Douanes lancé en 2007 avec un montant de 10 milliards de dinars. S. I.