Photo :S. Zoheir Par Amirouche Yazid Les Algériens qui retournent au pays pour les vacances d'été se soucient, parfois, plus des conditions d'accueil que des tarifs du transport aérien. Ils s'interrogent souvent sur le temps que prendraient les procédures et les formalités d'entrée au niveau de l'aéroport international Houari Boumediene à Alger en ces temps d'intense activité. C'est la rituelle hantise. Dans la perspective de mettre à l'aise les voyageurs de retour au pays, une série de mesures ont été prises par les autorités : des espaces sont réservés aux personnes aux besoins spécifiques et des écrans géants pour informer les voyageurs ont été installés. De plus, la police des frontières a procédé à l'augmentation du nombre de guichets afin d'accélérer les procédures de contrôle des voyageurs. Résultat : 12 guichets sont réservés aux arrivées et 20 aux départs. Les mesures prises, même si elles sont dictées par l'exigence de la saison estivale, visent manifestement à éviter aux voyageurs les désagréments des longues files d'attente. L'appréciation est loin d'être similaire parmi les voyageurs au niveau de l'aéroport. Les mesures sont bien là, mais les désagréments subsistent. Au cours d'une semaine caractérisée par la hausse du nombre de voyageurs, il n'est pas si facile de prendre des avis convergents quant à l'exécution des formalités administratives. L'appréciation diverge d'un voyageur à un autre. Nous avons ainsi croisé des émigrés qui préfèrent ne plus regarder en arrière pour se rappeler toutes les péripéties vécues depuis le départ. L'essentiel pour eux étant de fouler le sol algérien et de retrouver les leurs. «Nous avons souffert avant de nous retrouver ici. Il y avait du retard pour que l'avion décolle de l'aéroport de Rome. Nous étions obligés d'attendre environ une heure. A l'arrivée, nous n'espérions pas mieux dans la mesure où le plus dur était consommé», déclare un quinquagénaire entouré des membres de sa famille établie en Italie. D'autres personnes sont, par contre, exigeantes à ce sujet. Elles souhaitent être servies pour l'argent qu'elles déboursent. «Voyager, ce n'est pas seulement une affaire de déplacement d'un endroit à un autre. Les autorités ont la responsabilité de rendre commodes et agréables toutes les conditions de voyage et ce, à chacune des étapes. Il ne suffit pas de faire des efforts pour améliorer la situation dans un service et laisser les choses se dégrader dans un autre», fera remarquer un jeune Sétifien de retour de Lyon. Pour les responsables des services des Douanes, on souligne la mobilisation de plusieurs agents dont l'objectif «est de mettre à l'aise tous les passagers». Un agent d'enregistrement fait savoir que le flux des passagers transitant par l'aéroport d'Alger varie entre 8 000 et 10 000 personnes par jour. «Tout a été mis en place pour faciliter les conditions d'enregistrement et d'embarquement des passagers», a déclaré le directeur général des Douanes nationales, M. Bouderbala, la semaine dernière lors d'une visite de travail et d'inspection effectuée par le ministre du Tourisme, de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Cherif Rahmani, à l'aéroport international d'Alger, en compagnie du directeur général de la DGSN, Ali Tounsi, et du DG d'Air Algérie, Wahid Bouabdallah, dans le cadre de l'évaluation du dispositif mis en place pour l'amélioration de l'accueil aux postes-frontières du territoire. «Il n'y a pas de dispositif spécial pour la saison estivale», ajoutera-t-il. Selon lui, 350 douaniers et 1 200 policiers sont mobilisés au niveau de l'aéroport pour assurer la sécurité des passagers et être à leur service. «Ce nombre est largement suffisant», conclura-t-il, sur un ton de sérénité. Sur un autre plan, le ministre de la Solidarité nationale et de la Communauté algérienne établie à l'étranger, Djamel Ould Abbès, qui a évoqué la mise en œuvre du programme d'action pour l'accueil de la communauté algérienne établie à l'étranger pendant la saison estivale lors d'une tournée de travail visant à s'enquérir des conditions d'accueil réservées aux Algériens de retour au pays pour les vacances estivales, dira que «c'est un signal tout d'abord politique et un signal de communication au profit de notre communauté établie à l'étranger». Un responsable du département de la solidarité dira que des hôtesses et des stewards ont été mobilisés dès le début de la saison estivale pour garantir un bon accueil aux émigrés. Une trentaine d'étudiants de l'école nationale de tourisme se chargent de l'accueil, orientent et assistent les passagers qui arrivent. Une autre équipe d'étudiants opère aussi sur le terrain. «Nous avons mobilisé pour cette opération 150 étudiants qui arboreront un uniforme spécifique», dira un membre de la direction de l'aéroport. Ce même responsable indiquera, dans le sillage de l'organisation des services, qu'une «coordination de prestations des taxis transportant les voyageurs de l'aéroport vers la ville» est à l'étude. «Nous nous sommes mis d'accord avec le syndicat des chauffeurs de taxis et la direction des transports de la wilaya d'Alger pour signer une convention dans ce sens. Nous voulons que les chauffeurs de taxi qui assurent le transport au niveau de l'aéroport soient conventionnés avec nous», a-t-il déclaré avant d'émettre le vœu de voir la direction de l'aéroport consultée avant d'agréer un taxi pour l'aéroport. «Nous avons effectué une démarche dans ce sens auprès de la direction des transports. On va essayer de conventionner les taxis», a-t-il dit.