Photo : S. Zoheir Par Amirouche Yazid 41% des licences de taxi attribuées ne sont pas exploitées. Sur un nombre de 138 552 attribuées par le ministère des Moudjahidine, 81 374 sont utilisées. 57 178 sont inopérantes. Ces chiffres ont été communiqués hier par M. Salhi, directeur des transports de la wilaya de Tizi Ouzou. Les chiffres sont venus ainsi expliquer une partie de la mauvaise qualité du transport par taxi. Les citoyens se plaignent à longueur de journée et surtout pendant la nuit de l'indisponibilité de ce moyen de transport. Les chauffeurs de taxi ne répondent pas, en effet, à la demande des usagers. Il se trouve des situations où le chauffeur de taxi refuse de prendre un client au motif qu'il n'emprunte pas l'itinéraire souhaité par son client. Si les doléances des utilisateurs de ce moyen de transport sont visibles quotidiennement et de manière récurrente, du côté de ceux qui exercent cette activité, la tonalité est différente. Ils font souvent état de la cherté de la fameuse licence. Ce document qu'on achète auprès d'un moudjahid pose problème aux candidats à cette activité. Ces derniers estiment que le tarif de la licence de taxi est «excessif». D'où, éventuellement, cette tendance à la hausse du nombre de licences qui restent encore sans exploitation. Un autre détail : le tarif de ces licences varie d'une région à une autre en fonction de la demande. Ce qui n'est pas fait pour contribuer à une régulation de cette activité. Pour le ministre des Transports, la problématique se pose dès qu'il n'y a pas de respect des lois et des textes régissant le secteur. Amar Tou fera remarquer que l'absence de professionnalisme dans les transports n'est pas faite pour participer à l'amélioration de la qualité des services offerts aux citoyens. L'autre problème soulevé par le ministre a trait au manque de stations et de gares. Il préconisera à cet effet «l'élaboration d'un cahier des charges adopté par tous les acteurs du transport». Pour arriver à l'application du cahier des charges, le ministre a sommé les directeurs de wilayas de prendre leurs responsabilités. Intervenant lors de cette rencontre ayant regroupé la tutelle et les directeurs de wilayat, le responsable du secteur au niveau de la wilaya de Tipasa a abordé la question liée à la tarification du transport sur le thème «la tarification dans les transports collectifs». Il a été ainsi remarqué à travers son exposé que les décisions d'augmentation des tarifs sont entachées d'ambiguïté. Souvent dictées par les propriétaires de bus, les augmentations des tarifs ne répondent, en effet, à aucun élément valable. Il y a lieu de rappeler que des augmentations de prix du transport urbain ont généré des émeutes dans certaines localités. La dernière en date a eu lieu justement du côté de Tipasa où les citoyens ont exprimé leur colère en apprenant une hausse des prix du transport. En réaction à cette présentation, le ministre des Transports, M. Amar Tou a suggéré «un débat de fond pour sortir des ambiguïtés qui entourent cette question des tarifs». Sur un autre registre, le premier responsable du secteur a exigé des directeurs de wilaya «un plan de circulation de masse complet» dans chaque ville du pays.