Photo : Hacène Par Wafia Sifouane Voulant faire d'une pierre deux coups, le commissariat du Festival international du théâtre d'Alger a fait coïncider la première édition de cette manifestation avec la célébration de la 2ème édition du Festival culturel panafricain. Le coup d'envoi de cette double célébration dédiée à l'Afrique a été donné lundi dernier au Théâtre national algérien (TNA). Et à tout seigneur tout honneur, on ouvrira le festival par un hommage à des célébrités algériennes et africaines, des artistes ayant contribué à la renaissance de la culture du continent en général et du 4ème art en particulier. Le premier à être honoré n'est autre que le défunt Ould Abderrahmane Kaki, le célèbre homme de théâtre natif de Mostaganem. Le deuxième à recevoir les honneurs de ses pairs sera Ousmane Diakaté, comédien et acteur originaire du Sénégal. Suivront Jean-Pierre Guigane Daogo (Burkina Faso), Ali Mahdi (Soudan), Sidiki Bakaba (Côte d'Ivoire), Woole Soyinka (Niger), Koulsy Lamka (Tchad), Mohamed Driss (Tunisie), Bernard Benlin Dadi (côte d'ivoire). Ils se succéderont sur les planches et exprimeront leurs remerciements pour une telle considération. Le moment fort a été l'appel par le commissaire du festival au comédien malien Sotigui Kouyaté, sacré meilleur acteur pour son rôle dans le film London River à la Berlinale. Très malade, l'acteur a eu du mal à monter sur la scène. Mais il aura la force et la lucidité nécessaires pour exprimer sa grande émotion en recevant sa distinction. Le public sera tout autant ému. Parmi les comédiens algériens été honorés, on citera Sid Ali Kouiret, Taha El Ameri, de la troupe du FLN, et la pétillante Nouria. Cette dernière, en tenue traditionnelle algéroise, s'empressa d'exprimer sa joie. «Je suis très heureuse d'assister à cette fête algérienne et j'espère voir l'Algérie toujours debout», dira-t-elle. Quant à la comédienne Keltoum, n'ayant pas pu se déplacer, c'est Fouzia Aït El Hadj qui l'a représentera.En outre, une projection d'un diaporama a été donnée. Intitulé l'Afrique, bourgeon de la fidélité, le film retrace, à travers une série d'images, l'histoire de ce continent et de ses peuples, entre joies et peines et moments de solidarité. Les images étaient commentées par le narrateur Yekhlef Abdesselam. Toutefois, cette présentation de qualité médiocre n'a guère enchanté le public. En fin de soirée, la troupe du TNA a présenté le premier spectacle de cette édition, Ventres pleins, ventres creux, de Daniel Beckman. Mise en scène par Ahmed Khoudi, la pièce parle d'une riche famille texane qui vit dans le délire et la paranoïa. Robert est un homme vivant dans les hallucinations. Quant à son épouse, elle n'a d'yeux que pour les futilités. Cloîtrés dans leurs bulles, ces deux aristocrates sont très gênés par la présence des pauvres. Une œuvre assez chorégraphique avec un texte très humoristique. Le Festival international du théâtre se poursuivra durant toute la période du panafricain. Il rassemblera un grand nombre de représentations théâtrales au TNA, à la salle Hadj Omar et au Mouggar. Au programme de ce soir Viva Mama d'Egypte au TNA et Arrêt fixe à la salle Hadj Omar.