Photo : APS Par Wafia Sifouane Dix jours durant, les ruines antiques de Djemila ont abrité la 5e édition du Festival arabe pour vibrer durant toutes ces soirées au rythme des genres musicaux variés. Vendredi dernier, malgré des conditions climatiques peu favorables, le festival en question a été clôturé en apothéose, une fin qui n'est, peut-être, que le début d'une grande épopée en ce lieu mythique. Jamais le théâtre antique de Cuicul n'a enregistré un aussi nombreux public que celui de la soirée de clôture du festival. Un événement qui a rassemblé toutes les tranches d'âge de la population de la wilaya de Sétif. La soirée a débuté à 21 h 30 et le public, venu en force bien avant le début des prestations artistiques, s'est dépêché d'accaparer des places disponibles. Pour cette dernière soirée, le programme est alléchant : en tête d'affiche, la star libanaise Diana Haddad. C'est probablement cette dernière qui a suscité ce large engouement du public mais elle partagera plus tard la vedette avec une star locale, le raiman et chouchou des jeunes Houari Dauphin. Diana Haddad est la première à rejoindre la scène du théâtre antique. Resplendissante et souriante, elle semble ravie de retrouver ses fans algériens qui ont déjà eu le privilège de la voir ici même à l'occasion de la 3ème édition du festival «Djemila-Baalbek» en 2006. Accompagnée de son orchestre, elle entonne le premier morceau que les jeunes reconnaissent très vite Mali, mali. Un titre que l'assistance reprend à l'unisson avec l'artiste dans une belle ambiance festive empreinte de partage et d'amour. La belle parcourra presque tous les tubes ayant fait son succès. L'artiste, malgré sa longue carrière, demeure indémodable grâce à son style original et ses textes «propres». La preuve, tout le public est captivé par son charme. La chanteuse l'entraînera avec ses mélopées pendant une heure et demie de prestation. Elle sera suivie par l'artiste Salah El Eulmi qui, en compagnie d'une troupe de danse, apportera une touche de folklore de la région d'El Eulma. Le temps fraîchit et l'orage se fait menaçant, mais sans nullement décourager les organisateurs, obstinés à faire de la clôture de ce festival une réussite. Le temps d'une petite pause, c'est au tour de l'icône de la chanson staifie, alias cheb Khallas, d'enflammer la piste. Accueilli comme une véritable star, il fera danser la foule sur ses plus grands titres qui s'inscrivent dans les styles, staifi et chaoui. Des genres musicaux festifs. Malgré la légèreté et le manque de sens des textes, le public est conquis. La soirée semble interminable comme si les citoyens de Djemila avaient du mal à laisser partir leur festival. Un rendez-vous annuel auquel ils se sont habitués, attendant chaque année son retour. Houari Dauphin, une des voix les plus influentes sur la jeunesse algérienne, rejoint la scène sur les coups de 2h. Les jeunes, connus pour leur impatience, se sont montrés ce soir-là animés d'une grande compréhension vis-à-vis des organisateurs. Le raiman fera voyager les jeunes au-delà des ruines de Djemila. Il chantera l'amour et rien d'autre que l'amour avec sa douce voix langoureuse. Les mains sont levées et le drapeau algérien fièrement arboré, un fort moment d'émotion s'installe sur la scène de Septim Sevar. Ce moment sera accentué par une pluie d'été très fine, un instant grandiose ! Contre toute attente, la soirée sera clôturée par des feux d'artifice qui illumineront le ciel de Djemila. Les yeux rivés sur le ciel, l'assistance est subjuguée par un très beau spectacle son et lumière. Par ailleurs, les autorités locales,ayant veillé au bon déroulement de cette 5e édition, placée sous le slogan «El Qods, capitale éternelle de la culture arabe», ont tenu, pour leur part, à honorer plusieurs représentants d'organes de la presse algérienne. Aussi, durant la soirée, le directeur de l'Office national de la culture et de l'information, M. Lakhdar Bentorki, n'a pas hésité à établir un bilan de ce 5e festival, qui, selon lui, est une réussite totale. D'autre part, il a tenu à souligner l'importance des partenariats et des sponsors dans la réalisation d'un tel événement culturel, précisant que le budget alloué à ce festival l'a été le cadre du 2ème Festival culturel panafricain.