Synthèse de Amel Bouakba La grippe porcine poursuit sa propagation dans les quatre coins du monde. Selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 100 000 personnes dans 137 pays ont été infectées par le virus avec une concentration de 70% des cas sur le continent américain. 440 morts ont été enregistrés dans le monde depuis le début de la pandémie. Les pays les plus touchés sont les Etats-Unis, avec 170 décès dus au virus, suivis du Mexique où le virus a fait 121 morts. L'OMS fait état d'une progression de 1 500 nouveaux cas par jour qui se concentrent sur les continents du Pacifique Ouest, Asie et Australie. Entre-temps, les promesses d'un vaccin contre la grippe porcine se multiplient. Selon des responsables des services de santé américains réunis jeudi dernier lors d'une rencontre visant à établir une stratégie pour affronter le virus, un vaccin pourrait être testé d'ici le mois prochain et serait prêt à être distribué en octobre aux Etats-Unis. «Nous espérons tester un vaccin début août», a indiqué Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et maladies infectieuses lors de la rencontre qui a réuni des responsables sanitaires, médicaux et de collectivités publiques, près de Washington. La secrétaire américaine à la Santé Kathleen Sebelius a, pour sa part, annoncé qu'un tel vaccin contre le virus A/H1N1 pourrait être distribué à grande échelle d'ici à la mi-octobre. Elle a ajouté que le vaccin serait commandé par le gouvernement fédéral et distribué à chacun des 50 Etats américains pour être inoculé aux populations les plus vulnérables et notamment aux plus jeunes, particulièrement touchés par le virus de la grippe porcine. A travers le monde, plusieurs laboratoires pharmaceutiques travaillent à la conception d'un vaccin contre la grippe A/H1N1. De son côté, l'OMS avait annoncé qu'elle allait demander aux pays qui ont de nombreux cas de grippe porcine de ne plus procéder à des analyses de laboratoire systématiques mais de mettre en place des instruments de mesure de la tendance générale de la pandémie. «Dans les prochains jours, l'OMS va faire une mise à jour de ses recommandations aux pays en ce qui concerne la surveillance» du virus, a indiqué le Dr Keiji Fukuda, directeur général adjoint par intérim de l'organisation lors d'une conférence de presse par téléphone. Pour le Dr Fukuda, avec plus de 98 000 cas, dont plus de 440 morts, officiellement recensés dans environ 137 pays et territoires, «nous en sommes maintenant à un point où il est approprié pour beaucoup de pays de changer d'approche pour la surveillance» de la maladie. Dans les pays où beaucoup de cas ont été diagnostiqués, il est à présent nécessaire de mettre au point des «indicateurs nationaux plus larges», a-t-il insisté. «Parce que le nombre de cas a augmenté dans tellement de pays, il est très difficile de continuer comme cela, et nous devons donc changer pour des indicateurs qui continuent de suivre la tendance de la pandémie», a ajouté le numéro deux de l'OMS en relevant que cela permettra de soulager aussi la pression sur les laboratoires d'analyse. L'OMS va, en revanche, demander de tester et de signaler les cas individuels qui apparaîtront dans des pays qui ne sont pas encore affectés, a indiqué le Dr Fukuda. En outre, l'organisation va demander de faire des analyses sur les malades présentant des symptômes inhabituels afin de détecter des changements éventuels du virus. Une nouvelle souche du virus découverte au Canada Une nouvelle forme de grippe porcine a été découverte au Canada. Deux ouvriers agricoles canadiens ont été contaminés par une souche de grippe porcine, maisn selon les experts, elle n'aurait aucun lien avec la pandémie actuelle. La nouvelle souche de grippe a été découverte dans la Saskatchewan, une province canadienne. Les autorités du pays indiquent bien qu'il ne s'agit pas d'une nouvelle souche du virus H1N1 qui se développe dans le monde, mais d'une souche distincte de la pandémie. L'agence de la santé publique du Canada (ASPC) précise qu'elle contient des fragments de grippe fréquente chez les porcs, le H3N2, et de grippe humaine saisonnière alors que le virus H1N1 contient également des fragments de grippe aviaire. L'ASPC a indiqué que le gouvernement canadien a prévenu l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et «collabore étroitement avec la Saskatchewan afin d'évaluer le risque pour la santé publique que représente [cette] nouvelle souche de grippe découverte dans la province». Les deux hommes touchés, employés dans une porcherie, ont été légèrement malades avant de se rétablir. Des premiers tests ont permis de conclure que «le risque pour la santé publique est faible», d'après la ministre de la Santé canadien. Leona Aglukkaq a également annoncé que les personnes ayant été «vaccinées contre la grippe saisonnière devraient être en partie immunisées contre cette nouvelle souche de la grippe».