Photo : Zoheir De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Connue pour sa vocation agricole et ses rendements performants qui détiennent un bon classement au niveau national dans plusieurs branches de production, la wilaya de Aïn Defla qui dispose d'une superficie agricole totale estimée à 23 5611ha, soit 55,30% de la superficie totale de son vaste territoire, est connue également pour son abondante production de pomme de terre, une quantité alimentant le marché national à hauteur de plus de 30%. Son climat favorable, ses terres fertiles ainsi que le savoir-faire de ses agriculteurs ont constitué les principaux éléments ayant contribué au développement de ce secteur agricole. Pour cette saison, les agriculteurs de cette wilaya ont planté une superficie de 8 300 ha, une superficie qui a diminué par rapport à l'année écoulée où 9 500 ha avaient été plantés. S'agissant des prévisions, les services de la Direction de l'agriculture de la wilaya s'attendent à une récolte de plus de 2,3 millions de quintaux. La mise en place de la 2ème version du Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) qui est présenté sous une autre forme par rapport à l'année écoulée, a alimenté la chronique quotidienne parmi les agriculteurs, lesquels n'ont pas apprécié le nouveau dispositif qui stipule que la société SGP/Proda achète la pomme de terre auprès des producteurs au prix de 20 DA/kg. Or, une grande partie des producteurs ont estimé que ce prix est inférieur à celui offert sur les marchés de gros. Mohamed, un agriculteur qui n'a pas vendu sa production à cette société, considère qu'«il est anormal que ce nouveau dispositif [Syrpalac 2] nous offre un prix très bas par rapport au prix dans les marchés». Pour notre interlocuteur, la différence est de quelques dinars, ce qui veut dire qu'ils peuvent gagner beaucoup plus en vendant dans les marchés de gros ou directement dans leur champs. «Ce n'est pas logique qu'un agriculteur vende sa production à un prix moindre alors qu'il peut avoir plus, ce qui signifie pour lui la possibilité d'éponger les frais de production ainsi que les dettes qu'il a cumulées durant la saison», dira hadj Ahmed, un autre agriculteur. Ainsi cette situation a-t-elle considérablement réduit la quantité stockée pour faire face aux variations de prix dans le cadre de ce programme de régulation du marché de la pomme de terre, lequel est censé permettre au consommateur d'acheter le tubercule à un prix raisonnable tout en préservant la marge bénéficiaire du producteur et ce, afin d'encourager et de soutenir la production de ce produit de large consommation. Une comparaison entre la quantité stockée durant l'année écoulée et cette année montre qu'il y a eu peu d'agriculteurs qui ont adhéré à ce nouveau dispositif du Syrpalac 2 à quelque jours de la fin de la récolte. Il est à rappeler que le Syrpalac 1 a enregistré dans la wilaya de Aïn Defla le stockage d'environ 29 000 tonnes grâce à ces dispositions encourageantes d'autant qu'elles accordent à chaque agriculteur une somme d'argent pour le stockage sous froid du tubercule, une prime calculée par kilogramme stocké.Pour remédier à cette situation, les services concernés ont pris la décision de reconduire les dispositions du Syrpalac 1 afin d'encourager les agriculteurs à adhérer à ce système de régulation, lequel a enregistré une grande réussite l'année écoulée.Selon des sources bien informées, plus de 6 grands producteurs de pomme de terre viennent de signer des conventions juste après la mise en place du Syrpalac 1 qui prévoit une prime de stockage de 1,80 DA/kg accordée pour la pomme de terre en filet et 1,50 DA/kg pour le tubercule en vrac. Ces 6 conventions ont permis de stocker plus de 32 000 q en moins de 3 jours. Selon nos mêmes sources, il est attendu la signature de plusieurs conventions depuis que d'autres agriculteurs ont affiché leur intéressement aux dispositions figurant dans le Syrpalac 1. Il est à noter que la société Proda a stocké 6 600 tonnes de pomme de terre en un mois de collecte auprès des agriculteurs de la wilaya de Aïn Defla.