Dimanche soir, une partie de l'Afrique s'est posée sur la scène du Casif de Sidi Fredj pour mettre une ambiance exceptionnelle.Pour la première partie de la soirée, c'est la magie de la musique africaine de Sam Tshabalala et sa troupe qui a ensorcelé le public algérien.Pour la seconde semaine du Panaf, les artistes étrangers avaient, pendant cette soirée, oublié qu'ils étaient sur un territoire étranger. Ils se sont lâchés et ont tout donné en chant et en musique. Les chansons de Tshabalala parlaient de l'Afrique du Sud d'aujourd'hui et de la vie dans les townships. Sa musique est émergée entre différents rythmes, langues et traditions sud-africaines, accompagnée d'une pincée de jazz, de reggae et de funk… Même durant les moments de pause l'ambiance était au rendez-vous.Vers les coups de 23h, c'était au tour du second groupe «Amandzeba», venu du Ghana, de monter sur scène pour entraîner les spectateurs dans un moment de folie et de joie. Le groupe est composé de 13 artistes, dont deux femmes qui portaient le drapeau du Ghana en forme de paréo. «Salam alikoum» a été la première phrase du leader du groupe. Il a précisé qu'il ne parlait pas français mais qu'il allait essayer de faire son possible. Pendant quarante-cinq minutes, il a transmis et collé sa musique au public qui avait appris à danser au rythme et aux pas africains. Le chanteur dansait et chantait sur scène avec ses musiciens tout en faisant chanter le public en chœur. Il a poursuivi son riche répertoire, composé de chansons en différentes langues. Il a utilisé des rythmes ghanéens, tout en montrant qu'il connaissait d'autres mélodies et rythmes africains. Mais il a également d'autres capacités comme celle d'utiliser les banters, railleries et des rimes riches dans son dressing paroles qui se décline dans plusieurs langues comme l'anglais, le ghanéen ou sa langue maternelle, le fanti. La plupart de ses chansons parlent du vécu de la jeunesse africaine mais aussi de l'histoire du continent noir. Avant la fin de sa prestation artistique, le chanteur a exécuté une musique particulière, née au Ghana dans les années vingt, appelée «high-life». Cette musique est une fusion entre guitare portugaise, fanfare occidentale, rythmes africains et style caraïbe. C'est en fait une musique étroitement liée au colonialisme qui imite les standards internationaux ; elle provient de la culture occidentale qui, à l'époque, dominait. Le Casif de Sidi Fredj a fait le plein. Il n'y avait pas de places assises pour les retardataires. Encore qu'il manquait le groupe «Vivid Africa» prévu au programme. F. B.-C.