Photo : Riad Par Rachida Merkouche Une nouvelle étape commence pour les nouveaux bacheliers, après une décennie d'enseignement durant laquelle ils ont gravi les niveaux au gré de leur aptitude à assimiler les rudiments de la connaissance. L'université, ce lieu tant convoité, dont on parle déjà alors que l'on est encore dans le cycle primaire, devient une réalité. Les élèves d'hier feront leur entrée à la faculté et fouleront avec fierté le campus. Ils seront quelque 135 000 nouveaux étudiants à la prochaine rentrée universitaire, ce qui fera que l'effectif global passera à 1 164 137 étudiants. Après avoir décroché le fameux sésame qui ouvre grand le portail de ce lieu du savoir, les nouveaux bacheliers ont fort à faire depuis quelques jours. Et cela semble le plus dur. Non pas en ce qui concerne les préinscriptions et les inscriptions, puisque tous les moyens ont été mobilisés pour permettre aux nouveaux détenteurs de ce diplôme d'accomplir les démarches nécessaires. Il faut dire que la machine est bien rôdée depuis l'instauration de cette méthode d'inscription via le Net, et que celle-ci a «révolutionné» la manière de traiter les choix des potaches. Ce qui les inquiète, en revanche, c'est de ne pas pouvoir accéder à la filière de leur choix. La fiche de vœux constitue, pour chaque «fournée», un véritable motif d'angoisse. Une fois la liste des filières établies, on croise les doigts pour que le choix numéro un soit celui qui ouvrira le chemin d'un cursus universitaire qui promet parfois d'être long. Une sorte de starter pour des études aussi poussées que possible dans une filière que l'on affectionne le plus. Il faut toutefois garder pour soi son code secret si on ne veut pas avoir la surprise de trouver sa fiche de vœux chamboulée. Il existe même des parents qui, insatisfaits de la préférence de leur progéniture, ont changé la disposition de ses choix à son insu. Cette année encore, les lauréats ont été mis en garde contre cette manière d'agir. Moins de trois mois les séparent de la rentrée et, selon les responsables du secteur de l'enseignement supérieur, tout est prévu pour les accueillir et pour les prendre en charge sur le plan pédagogique. Des amphithéâtres viendront renforcer ceux déjà existants, on prévoit d'ailleurs la réception de 116 000 places, ce qui signifie que la capacité d'accueil globale passera de 895 440 à 1 213 728 places pédagogiques. Une nouveauté dès l'année prochaine, l'instauration des classes préparatoires qui prendront en charge les lauréats pour une formation en vue de leur accès aux grandes écoles nationales. En matière d'hébergement et de restauration, on parle d'amélioration d'année en année. Des infrastructures ont été érigées, le nombre de résidences universitaires, de lits et de restaurants connaîtra une augmentation. On parle de «rentrée universitaire tranquille» dans certaines régions du pays, vu que les moyens y ont été mis. Ce qui reste inquiétant et qui n'a pas encore trouvé de solution, c'est cette violence qui s'empare des campus, au point que l'université est devenue un lieu à risque. La charte de l'étudiant pourra-t-elle mettre un terme à la violence ?