Le précieux document en poche, des milliers de bacheliers ont déjà emprunté le chemin obligatoire devant les mener sur les bancs de l'université, celui commençant par les préinscriptions. Les surprises ne tardent pas à se manifester avec parfois leur lot de déceptions. Ce n'est pas tout d'avoir son bac, encore faut-il avoir la bonne moyenne pour la filière tant désirée. Premières impressions, premières déceptions. Les nouveaux bacheliers qui ont eu à visiter les portes ouvertes qu'a organisées l'université d'Alger à l'Usthb de Bab Ezzouar se sont rendus à l'évidence : il ne suffit pas d'avoir le bac, encore faut-il le décrocher avec «mention». Selon le ministre chargé de l'Education nationale, 36% des 320 000 lauréats ont eu leur examen avec «mention» (12/20 et plus). «Les résultats sont positifs», se réjouit le ministre. L'important, cependant, est de savoir où caser ces 36%. En général, les lauréats qui ont bien réussi leur examen se dirigent presque instinctivement vers une école ou un institut connu. Les plus convoités de ces établissements sont l'Institut national d'informatique (Ini), l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme (Epau), l'Institut national de commerce (Inc) et l'Ecole nationale supérieure (Ens). Suivant les critères d'accès, il suffit au bachelier d'avoir une moyenne de 12/20 pour prétendre à une préinscription dans une école ou institut national. Comme les capacités d'accueil de ces établissements sont limitées, définies le plus souvent par rapport aux besoins propres d'un secteur donné, le classement des moyennes générales prend l'allure d'une vente aux enchères. Si, en 2007, des bacheliers ont pu se préinscrire à l'Ini avec une moyenne de 12/20, ceux qui ont été retenus étaient ceux qui avaient une moyenne générale de 16/20 et plus. «Le classement sera rude cette année», prévoit-on encore à l'Ini. Pour mettre en garde les prétendants, les représentants de ces établissements ont bien expliqué la différence qui existe entre une moyenne d'admission et une moyenne définitive d'inscription. Beaucoup de nouveaux étudiants ont été «brisés», après avoir pris connaissance d'un tel classement. Le ministre chargé de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Rachid Harraoubia, se veut optimiste :«nous nous sommes préparés depuis octobre 2007. Nous sommes prêts à accueillir sans aucune difficulté les nouveaux bacheliers.» Sauf que les écoles et instituts nationaux ne dépendent pas directement de ce ministère.