Après 40 ans d'absence, le Panaf est de retour cette année avec une panoplie d'artistes venus faire montre de leur talent, que ce soit dans le domaine de la musique, dans le cinéma ou encore dans le théâtre ou les arts plastiques. Venus des quatre coins des continents noirs, les Africains étaient contents de se retrouver dans le pays qui les a tous reliés pour partager des moments magiques et faire découvrir à chacun leur culture. Et, bien sûr, découvrir aussi une autre culture, celle de l'Algérie. Maintenant, cela fait plus de deux semaines que se déroule le Festival panafricain et nous avons eu l'occasion de rencontrer des artistes, des organisateurs, des délégués ainsi que des spectateurs africains pour recueillir leurs propos concernant la vision qu'ils ont de l'Algérie. Notre première rencontre était avec M.Correia Gomes Joa Carmelio, chef de la délégation de la Guinée-Bissau qui a déclaré que «nous sommes là pour de grands échanges de l'expérience culturelle africaine dans toute sa diversité. Pour moi, l'Algérie est un beau pays, les gens sont aimables et on se sent comme chez nous» Et d'ajouter : «On est bien accueillis, on dort bien et on mange bien.» Notre interlocuteur dit qu'avant de venir il n'avait pas grande idée de ce qu'est l'Algérie, sauf que nous avons des liens historiques profonds. «L'Algérie a beaucoup contribué et a aidé le peuple bissau-guinéen dans la lutte pour sa libération. C'est pour cela que nous avons une bonne image de votre pays.» Pour lui, venir en Algérie est une chance et une grande découverte et il se sent en sécurité. Pour sa part, Sakhile, un des membres du groupe «JubJub» d'Afrique du Sud, explique que le peuple algérien est bien, il est accueillant et hospitalier. Pour lui, l'Algérie est une découverte merveilleuse qu'il a faite grâce au Panaf. Tout comme notre premier interviewé, Sakhile ne savait même pas que le terrorisme existait en Algérie. Ce n'est qu'à son arrivée qu'il l'a appris. Cela dit, côté sécuritaire, il souligne que tout était bien, qu'il pouvait circuler en toute tranquillité et sans soucis. Dj Tira d'Afrique du Sud, quant à lui, a expliqué que l'Algérie est un pays développé. «Je trouve que c'est une belle ville, les gens sont agréables et chaleureux.» Il ajoute aussi qu'il y a beaucoup de sécurité et qu'il n'avait jamais entendu parler de guerre sauf en Irak et en Afghanistan. Le groupe «Tinondia», de Madagascar, a su captiver le public par l'originalité de leur prestation et il faut noter qu'ils se sont donnés à fond sur scène. Le leader du groupe a déclaré : «C'est la première fois que nous venons en Algérie, nous sommes très contents même si quelques insuffisances sont à relever sur le plan de l'organisation. Quant au public algérien, il est parfait parce qu'il aime danser et bouger.» Il a également dit que ce genre de festival était une bonne idée, ça permet de faire des échanges culturels, de tisser des liens d'amitié et de la fraternité. Il permet aussi de s'ouvrir sur les différents pays. «Il faut encourager l'Etat à rééditer encore cette expérience non pas 40 ans après mais au moins dans 5 ou 10 ans.» Il a aussi évoqué l'aspect sécuritaire du pays : «Quand j'ai reçu l'appel de l'ambassade d'Algerie à Madagascar et qu'on m'a informé que je représenterai mon pays à ce festival en Algérie, j'avoue que j'ai eu très peur, parce que j'avais entendu parler du terrorisme, des explosions et de la violence en Algérie.» Et d'ajouter : «Mais depuis notre arrivée, les villes où nous nous sommes produits sont calmes et jusqu'a maintenant nous n'avons rencontré aucun problème et je ne regrette pas d'être venu dans ce magnifique pays.» Chantal, femme au foyer d'origine camerounaise et épouse d'un cadre algérien à l'ambassade d'Algérie au Cameroun, connaît bien l'Algérie et a déclaré qu'elle se sentait très bien dans ce pays où elle n'a jamais rencontré de problème de racisme ou autre. Pour elle, ce Panaf est une réussite car il lui a permis de s'amuser. A travers cet exemple, on peut dire que le Panaf est en bonne voie de permettre à l'Algérie de s'ouvrir davantage et d'assumer son côté africain. F. B.-C.