Même si dans les rues d'Alger, il n'y a pas grande trace de l'ouverture du deuxième Panaf samedi soir, il reste tout de même çà et là des enseignes publicitaires ainsi que des fresques toutes neuves aux couleurs de l'Afrique collées aux murs du côté du Boulevard des martyrs, exactement devant la Télé et la Radio où la procession des artistes africains ne s'arrêt pas. Après les spectacles inauguraux et populaires des rues, ou comme on dit, c'était le folklore qui est allé chez les gens et non pas l'inverse, place maintenant aux activités moins populaires qui seront programmées jusqu'au 20 juillet dans les espaces " fermés " de la capitale et même en dehors de la capitale. La ministre de la Culture, Khalida Toumi, l'a dit à maintes reprises : "Au Panaf, y en a pour tous les goûts !". Du théâtre, du cinéma, de la littérature, du patrimoine, des expo, des galas….bref tout ce qui touche à la vie culturelle de l'Afrique se défilera sous nos yeux pas toujours habitués à voir autant de spectacles en si peu de temps. Alors, faut choisir, sélectionner son programme en fonction de ses goûts, comme çà se fait ailleurs lors de grands rendez- vous artistiques. En ce moment, à Riadh El feth, l'espace qui a été investi lourdement depuis le premier jour notamment avec le mémorable concert de Safy Boutella qui a récemment fêté ses 30 ans de carrière, le festival international du cinéma, bat son plein. On dit souvent que le cinéma africain n'existe pas à cause surtout du manque de salles et du manque d'aide à la production, mais des films africains existent tout de même. Rien qu'avec çà on peut faire un festival en rassemblant des gens du 7ème art, en projetant des films venus d'Afrique en les discutant par la suite en réservant le chapitre de l'état des lieux de ce cinéma pour la fin. Qu'en est-il de ce festival qui a débuté lundi dernier et qui se clôture le 19 juillet avec un pic entre le 10 et le 11 juillet qui concernera un colloque international sur le cinéma africain ? Au coeur de cet événement qui est dans l'événement du Panaf, on annonce d'ores et déjà la tenue en 2010 à Alger des assises du cinéma africain. Côté algérien, on a sélectionné les œuvres de Lakhdar Hamina, (une fierté comme tout le monde le dit), le cinéaste qui a raflé la palme d'or à Cannes avec " chronique des années de braises " en 75, soit une décennie à peine après l'indépendance de l'Algérie, revient au devant de la scène, même si depuis, il n'a pas tourné grand-chose. Tout un symbole. Souveraineté d'un artiste indépendant. Aux cotés de Lakhdar Hamina, " le héros " de l'ancienne génaration, il y aura Khaled Benaissa, le " héros " de la nouvelle génération qui a fait un court- métrage très discutable, " Sektou " et qui est devenu la coqueluche des milieux culturells et le talent avéré d'un 7ème art algérien aux abois. Finalement, " Sektou" ainsi que le " Vent des Aurès" de Hamina étaient diffusés en séance inaugurale de ce festival où il sera également question de projeter les meilleurs jus du Fepaco, le rendez- vous cinématographique continental qui se maintient malgré tous les orages depuis maintenant une quarantaine d'années. De l'argent a été donné à quelques cinéastes pour produire en cette occasion quelques films et ces films là, seront également projetés à Riadh El Feth en plus d'un projet de documentaire qui sera réalisé sur le 2e panafricain comme c'était le cas durant le Panaf de 69. Une aide destinée à soutenir la coproduction de quatre longs- métrages de fiction et de quatre courts- métrages est également envisagée à l'occasion de ce festival. L'aide pour le long -métrage est de 100.000 euros et celle pour le court est de 25.000 euros. Reste juste à souhaiter que le public retrouve le chemin perdu des salles qui n'existe qu'en petit nombre depuis l'indépendance. Un problème récurrent en Afrique. Par Yasmine Ben