Photo : Fouad S. Le ministère de l'Agriculture tiendra, le 11 avril prochain, sa réunion d'évaluation des contrats de performance qui concernera toutes les wilayas du pays. Le département de M. Rachid Benaïssa va donc essayer de dresser un bilan de ce qui a été fait de cet instrument considéré comme un outil de la nouvelle politique de développement rural. Ces contrats, qui avaient été conclus avec l'ensemble des wilayas, assignent à chacune un objectif chiffré. Ils ont été élaborés après une série de négociations entre le ministère de l'Agriculture et du Développement rural et les wilayas, et visent « à développer leur production agricole proportionnellement aux moyens mis à leur disposition et atteindre ces objectifs à l'horizon 2014 ». Ces objectifs de performance sont en rapport avec « les spécificités de chaque wilaya, ses conditions climatiques ainsi que ses capacités de production ». Le suivi et l'évaluation de la mise en œuvre de ces contrats se font chaque trimestre et annuellement sur la base de critères bien définis. Les critères retenus ont trait à l'évolution du taux de croissance et de la valeur de la production agricole ainsi que l'évolution de la productivité. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural s'est engagé à accompagner lors de la mise en œuvre des ces conventions les responsables de chaque wilaya, dans l'encadrement technique, la formation des agriculteurs… Deux contrats de performance liés à la filière céréales et lait concerne, pour l'un, l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), et pour l'autre, l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL). Ces conventions touchent en somme 1050 communes. L'Etat qui a pris conscience de la nécessité d'assurer une sécurité alimentaire et diminuer la dépendance vis-à-vis du marché international, avait adopté une batterie de mesures qui vient en complément de l'adoption d'une loi d'orientation agricole pour préserver les terres agricoles. On peut citer l'effacement de la dette des agriculteurs décidé par le président de la République, un système de crédit spécifique, sans intérêt, appelé crédit Rfig a été mis en place. Si les premiers résultats sont en dents de scie, comme cela est apprécié à travers le niveau des prix sur le marché, il s'agit plutôt de connaître les problèmes de mise en application sur le terrain. On estime les investissements dans le secteur agroalimentaire à 5 milliards de dollars environ pour la période 1999-2009, mais les résultats restent encore insuffisants. Certes, on annonce une bonne production céréalière, par-ci, un déficit oléicole par-là et la facture reste invariablement élevée. Les récentes statistiques de la Douane montrent qu'en « cinq ans, la facture a plus que triplé, passant de 2,5 milliards de dollars en 2003 à 8 milliards de dollars en 2008, les produits agricoles constituant 30% du total des importations du pays ». Il est vrai que ce montant a baissé en 2009 pour atteindre 5,8 milliards de dollars contre 7,8 milliards en 2008. «L'Algérie importe les céréales 51%, le lait et dérivés 17%, le sucre 6%, le café et le thé 4%, les légumes secs 3% et les viandes à hauteur de 2% ». Elle est aujourd'hui le premier importateur africain de denrées alimentaires, avec 75% de ses besoins assurés par les importations. D'où la nécessaire réussite de ce type de contractualisation de la production.