Le nouveau système d'enseignement supérieur Licence-Master-Doctorat (LMD) -qui ne l'est plus en réalité puisqu'il en est à sa quatrième année d'application- continue son avancée sur le chemin de la réforme. Chaque année, il est annoncé dans de nouvelles filières et de nouvelles spécialités, dans les différentes universités du pays. Les critères ne sont pas forcément les mêmes : chaque université selon ses moyens pédagogiques et la disponibilité de ses enseignants et de son personnel administratif. A l'Université des sciences et de la technologie Houari Boumediene (USTHB) de Bab Ezzouar, par exemple, il est introduit dans toutes les filières. C'est la généralisation totale du nouveau système dans cette plus grande enceinte universitaire du pays. Et ce, bien qu'il fait face à des oppositions et des réticences de la part des étudiants et des enseignants. Pour des raisons objectives, subjectives, c'est selon. L'ancien système est maintenu mais non sans créer un certain désarroi : que faudrait-il choisir ? L'ancien ou le nouveau ? L'expérience qui est toute nouvelle serait-elle concluante ? Y aura-t-il des passerelles entre les deux ?... Plusieurs questions sur l'avenir de toute la réforme de l'enseignement supérieur algérien. A l'Université d'Alger, le LMD avance lentement, très lentement par rapport à l'USTHB. La première filière où il a été introduit a été les sciences commerciales (Caroubier) dans seulement deux classes, à titre expérimental. Cette première opération pilote a donné des résultats jugés très satisfaisants, ce qui a amené ses initiateurs à la généraliser progressivement, mettant à la disposition des étudiants les moyens nécessaires pour s'y engager sérieusement. Selon les premiers responsables de l'Université d'Alger, le nombre d'inscrits dans ce système LMD est d'environ 3 400. Le taux de réussite est d'environ 65%. Avec les examens de synthèse, le chiffre sera nettement meilleur, selon leurs dires. Cette année, le LMD à l'université d'Alger a été introduit dans trois spécialités : l'anglais dans la filière lettres et langues étrangères, archéologie et documentation dans la filière «sciences sociales et humaines». A l'université de Béjaïa, pour citer un autre exemple, le LMD est introduit dans la filière des mines. D'autres spécialités sont inscrites en master (toujours à Béjaïa): langue et littérature arabe, droit et enfin interprétariat et traduction. Le LMD promet des changements en profondeur dans tout l'enseignement supérieur algérien ; le contenu des programmes, les moyens et la méthode d'enseignement… de façon à relever le niveau de l'instruction et des diplômes. Une promesse de changement qui ne peut susciter que l'approbation et l'encouragement. Il n'en demeure pas moins que pour son application réelle sur le terrain, de grandes difficultés se posent comme de véritables obstacles. Des obstacles qui freinent les volontés les plus réfléchies. K. M.