Atouts n Outre la qualité de l'enseignement avec à la clé plusieurs stages pratiques, le système LMD évite aux étudiants de «s'éterniser» dans une filière qui ne convient pas à leurs prédispositions. «L'ancien système a porté préjudice à des milliers d'étudiants qui se trouvent coincés dans une spécialité. Il y a des étudiants en troisième année médecine qui dépassent les 35 ans. Ils ne peuvent pas capitaliser les trois années étudiées. Ils ne peuvent même pas travailler comme des infirmiers puisqu'ils n'ont aucune attestation. Si c'était au système LMD, ils auraient obtenu des licences leur permettant d'accéder à un emploi, tout en pouvant poursuivre leurs études en parallèle», a souligné,hier, Mustapha Haouchine, directeur des enseignements au ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique lors d'une conférence de presse. Pour lui, la généralisation de ce système, actuellement appliqué dans 40 établissements universitaires, est inévitable pour mettre un terme aux «carences» de l'ancien système. Se voulant plus convaincant, M. Haouchine a précisé que l'évaluation du cursus de l'étudiant est basée sur l'accumulation des crédits (nombre d'unités pédagogiques acquises avec tous les stages pratiques) qui seront comptabilisés dans le cursus universitaire même en cas de changement de la filière. «Cette option permet de conforter le CV de l'étudiant qui ,après l'achèvement de ses études , aura en main des documents attestant de toutes les aptitudes théoriques et pratiques acquises», a –t-il expliqué. A rappeler que dans l'ancien système ,lorsqu'un étudiant change de spécialité , il ne pouvait pas capitaliser les deux ou trois années passées dans une autres filière. Mis en application depuis septembre 2004, le LMD est,selon le conférencier, l'option idéale pour mettre l'université algérienne en conformité avec les mutations que subit le secteur sur le plan mondial. La sortie de la première promotion (licence) est prévue pour la fin du mois de juin prochain. Afin de faire une évaluation exhaustive de cette première expérience, le ministère organisera un colloque international demain et jeudi en présence des chercheurs et spécialistes des quatre coins de la planète. Cette manifestation contribuera, selon le même responsable, à «donner une impulsion nouvelle à la mise en oeuvre de cette réforme en engageant tous les acteurs dans la consolidation et l'amélioration du système d'enseignement supérieur». Les deux journées s'articuleront autour de thématiques concrètes liées notamment à la relation université-entreprise, aux dispositifs d'évaluation et d'assurance de la qualité des formations dans les trois cycles du système LMD. Pour sa part, le directeur de la coopération et des échanges inter -universitaires au ministère, Saâdani Arezki, a souligné qu'au terme de trois années de mise en oeuvre de cette réforme, un regard et une évaluation du chemin parcouru et des expériences vécues par les établissements universitaires «sont non seulement indispensables mais font l'objet d'une demande pressante et légitime de la communauté universitaire dans son ensemble». Plus de problème d'équivalence l Avec la généralisation du système LMD en Algérie, les diplômés (Master et Doctorat) des universités européennes et françaises notamment n'auront aucun problème concernant l'équivalence de leurs diplôme en Algérie. «Le Master et le Doctorat sont actuellement universels et nos diplômés sont les bienvenus pour contribuer à la mise en œuvre des réforme de l'université algérienne .Leur apport est aujourd'hui indispensable également pour une meilleure performance de l'économie nationale», a déclaré M.Haouchine. Rappelons que des dizaines de diplômés (Master et Doctorat) des universités françaises ont protesté l'année passée devant le siège du ministère revendiquant des attestations d'équivalence de leurs diplômes pour revenir travailler en Algérie. C'est donc la fin du cauchemar pour ces diplômés. Pas d'exclusion l Interrogé sur les craintes affichées ces deux dernières années par les nouveaux bacheliers quant à l'impossibilité d'accéder au Master en cas de redoublement d'une année durant la première étape (Licence), M. Haouchine a rassuré que le système LMD ,avec la nouvelle formule d'évaluation basée sur le nombre de crédits acquis durant le cursus , sera «ouvert à tous les étudiants sans exclusion aucune». Il a précisé que le licencié dans ce système peut même accéder au Master quelques années après l'obtention de sa licence sans être obligé de passer par un concours de sélection. «Cette manière de faire permettra aux jeunes de travailler pour acquérir des aptitudes pratiques dans leur spécialité, ce qui se répercutera positivement dans la poursuite de leurs études. C'est à dire, les enseignants universitaires de demain seront également munis des compétences pratiques et non seulement des amas de théories», a-t-il ajouté.