Les autorités marocaines semblent désarçonnées depuis quelque temps. Et pour cause ! Avec le départ de l'administration républicaine conduite par l'ancien président américain George W. Bush, les Marocains appréhendent de plus en plus la position de l'administration du démocrate Barack H. Obama vis-à-vis de la question sahraouie. Des appréhensions traduites notamment dans diverses tribunes médiatiques. Pas plus tard que jeudi, on pouvait lire dans les colonnes du journal espagnol El Pais, une affirmation, on ne peut plus claire d'un journaliste marocain. Avec le départ de l'ancien président américain, George Bush, de la Maison-Blanche, atteste le journaliste Aboubakr Jamai, le Maroc «a perdu un soutien important concernant le Sahara occidental». Dans son analyse de la situation, le journaliste soutient que la nouvelle administration américaine ne pouvait en aucun cas reconduire la politique de l'administration sortante. «Il ne semble pas que le gouvernement Obama va prendre très au sérieux la proposition marocaine d'accorder l'autonomie au Sahara occidental au lieu de l'organisation d'un référendum d'autodétermination» au peuple sahraoui, a indiqué Aboubakr Jamai dans un long article sous le titre : «L'immense pouvoir de Mohamed VI» à l'occasion du 10e anniversaire de l'intronisation de Mohammed VI. Le journaliste expliquera, dans ce sens, qu'il a récemment adressé une lettre au roi du Maroc, lui expliquant que le président Obama soulignait l'importance de «parvenir à une solution qui réponde aux besoins des populations, en termes de gouvernance transparente, de confiance en l'Etat de droit et d'une administration de justice équitable». «Une manière de dire que ces conditions, contrairement à ce qu'affirme le régime marocain, ne sont pas encore réunies», précise le journaliste, en ajoutant que «l'absence de réformes institutionnelles s'est transformée en un important handicap pour le Maroc dans ses tentatives d'amener la communauté internationale à reconnaître la marocanité du Sahara occidental». Le journaliste marocain ne manquera pas de relever, à cette occasion, l'absence du roi du Maroc à de «nombreuses rencontres importantes» et son refus de recevoir à Rabat de hauts responsables étrangers en visite au Maroc, dont l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross. Le monarque, explique M. Jamai, avait prétexté qu'«il se trouvait en visite à l'est du pays et qu'il n'avait pas le temps de recevoir l'envoyé de Ban Ki-moon», a-t-il dit. Le fondateur du Journal Hebdomadaire, critique envers les autorités chérifiennes, affirme que le roi du Maroc n'a pas impulsé les réformes institutionnelles dont a besoin son pays ni pris les mesures nécessaires pour lutter contre la pauvreté. G. H.