A quelques jours du fameux «mardi» électoral US, les dés semblent jetés. Mais gare aux surprises, et d'aucuns se rappellent la mésaventure du maire de Los Angeles. A moins qu'un événement aussi spectaculaire que le 11 septembre ne se produise dans les quelques jours à venir aux USA, c'est Barack Obama qui va remporter la prochaine élection présidentielle. C'est une certitude absolue chez les Américains en quête d'un changement, surtout en ce qui concerne la politique étrangère de la Maison-Blanche. Selon Goodwin Couke, professeur à l'école Maxwell à Syracuse, dans l'Etat de New York, ancien diplomate américain en qualité d'ambassadeur en République centre-africaine, qui a affiché son soutien à Obama sans réserve, les années de Bush où les républicains ont régné avec force, ont été un véritable désastre pour les Américains. Pour ce diplomate, la guerre déclarée contre le terrorisme «international» n'a pas de sens et elle a beaucoup affecté l'image des Américains dans le monde. C'est la raison, selon lui, pour que les choses changent et il estime que Barack Obama - qui devance de 10 points, dans les sondages, John McCain, le candidat républicain - est l'homme de la situation. Robert MacClure, également professeur à Maxwell, a pratiquement tenu les mêmes propos tout en explicitant sa position lors du traitement à l'université de Syracuse, d'un chapitre portant sur les «systèmes politiques» et la politique électorale présidentielle US, estimant une victoire d'Obama inévitable, le 4 novembre prochain. Mais qu'en est-il des défis pour le prochain président? C'est la question qui a été traitée par Bill Smullen. Pour lui, ce sont les élections les plus importantes dans l'histoire des Etats-Unis d'Amérique, du moins les plus importantes de sa vie en tant que citoyen américain depuis l'élection de George Washington et depuis 1960. C'est la première fois que les Américains vont voter pour un sénateur, et c'est aussi important que préoccupant, selon lui! Pour le politicien, on doit choisir le président en prenant en considération le sens de la famille et Obama répond parfaitement, dans ce contexte, aux attentes des Américains. Bill Smullen souligne également qu'il est important de voter pour un candidat en dehors des convictions religieuses, l'essentiel est que le candidat ait une perception du mal et du bien. L'intervenant a abordé également le sujet portant sur la sagesse du choix du vice-président et l'administration qui va l'accompagner durant les quatre années du mandat présidentiel. Cela dit, notre interlocuteur ne manqua pas de tirer sur l'administration Bush, laquelle a été reconnue, selon lui, responsable de la crise financière qui secoue les USA. La situation des Etats-Unis est de plus en plus vulnérable, les investisseurs ont perdu confiance, la guerre en Irak et en Afghanistan a coûté, jusqu'à l'heure, une perte de 700 milliards de dollars, le taux de suicide est de plus en plus inquiétant, et c'est une épine pour les Américains. A tous ces maux, s'ajoutent la défaillance du système éducatif, les licenciements, l'élargissement des inégalités. Il y a dix ans à peine, les Américains n'étaient pas prêts à voter pour un homme de couleur, mais aujourd'hui, la première puissance mondiale est prête au changement. Bill Smullen, qui a longtemps travaillé pour l'administration Bush, croit vraiment qu'il est temps de revoir toute la politique de la Maison-Blanche. Que ce soit à Washington ou à New York, les choses sont claires, pour beaucoup de politologues et analystes, Barack Obama est le prochain président des Etats-Unis. Cependant, il y a une inconnue, et même de poids. Comment réagira le «petit» peuple à l'hypothèse d'un président noir? Et là, il n'y a pas un seul Américain qui ne se rappelle la mésaventure d'un candidat noir, quasiment plébiscité par les sondages mais stoppé par les urnes. C'est ce que l'on appelle ici, à New York, l'effet «Bradley», un candidat pour lequel tout a basculé à la dernière minute, alors qu'il avait plusieurs points d'avance sur son adversaire. C'est une crainte pour les démocrates et un espoir pour les républicains en perte de vitesse. Toutefois, il faut relever les ralliements à Obama de certains républicains de poids, comme l'ancien secrétaire d'Etat de George W.Bush, Colin Powell, qui risquent de changer la donne électorale. L'autre fait qui joue en faveur du candidat démocrate est sa meilleure connaissance des enjeux économiques, au moment où les USA traversent la plus grave crise financière depuis des décennies, domaine dans lequel McCain a fait piètre figure, largement montré lors des débats qui ont opposé les deux hommes. D'autre part, les démocrates ont infléchi le débat notamment concernant les guerres dans lesquelles l'administration républicaine a engagé les Etats-Unis. Pour nombre de soutiens d'Obama, les armes n'ont jamais permis de régler les conflits. Le mélange volontaire et involontaire entre résistance, colonisation et terrorisme, a ainsi faussé le débat. C'est ce que soutient Dan Kush, qui vient d'achever une carrière de 29 années en tant que consultant politique et communication, ancien républicain devenu démocrate. Il avait travaillé durant trois années dans la division des transports de l'armée de terre des Etats-Unis. Actuellement, il est consultant en relations publiques et de communication. Il pense, comme beaucoup d'Américains, qu'Obama est un homme intègre. Et si Obama est élu le 4 novembre prochain, c'est vraiment le rêve américain qui viendra à se réaliser.