De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Les cardiopathies congénitales inquiètent les spécialistes à Oran. Selon des informations collectées auprès des internes en cardiologie ainsi qu'auprès de pédiatres aux services des urgences et de réanimation, les enfants représentent le quart des consultations et admissions en cardiologie. «Les malformations congénitales en cardiologie restent assez importantes, en Algérie, et plus particulièrement à Oran. Cela est dû, en partie, à l'absence de prise en charge de cette pathologie. La chirurgie des petits cœurs est quasi absente à Oran», nous confie un interne en cardiologie. Malgré la profusion, ces derniers temps, de cliniques privées spécialisées en cardiologie, la chirurgie des cardiopathies congénitales reste inexistente. Bien qu'on ne dispose pas de chiffres réels sur les admissions dans les services concernés, les enfants souffrant de malformations cardiaques meurent souvent en période d'hospitalisation. Dans le cadre du programme gouvernemental d'urgence 2005-2008 pour la résorption des listes d'attente de cardiopathies et la diversification des sites d'accueil d'enfants cardiopathes nécessitant une intervention chirurgicale, une convention a été signée entre la CNAS et une clinique privée à Oran pour la prise en charge de ces cas. Il était également question de reconvertir l'établissement pédiatrique hospitalier de Canastel en hôpital spécialisé en cardiologie pédiatrique. Mais le projet n'a jamais vu le jour. Dans les services de réanimation pédiatriques du CHUO, le nombre des admissions est en hausse, nous dit-on. «Si l'enfant atteint de cardiopathie congénitale n'est pas pris en charge dans les six premiers mois de sa vie, il décède», nous confie un médecin interne. Le service de cardiologie de l'hôpital d'Oran reçoit quotidiennement des enfants pour des consultations, présentant des malformations cardiaques importantes. Les admissions d'enfants issus de milieux défavorisés provenant des villes de l'intérieur sont également importantes à l'hôpital d'Oran. La chirurgie cardiaque infantile est, ainsi, le maillon faible du système de santé publique à Oran. Malgré l'institution de ce système de substitution à travers la signature de ces conventions avec les cliniques privées, la gestion de ce dossier reste très aléatoire.