Le dossier de l'effacement des dettes des fellahs au niveau de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) est déjà ficelé. Sur la base des orientations qui lui ont été données, cette même caisse a d'abord fait un point de situation des agriculteurs éligibles à l'effacement de leurs dettes. Le montant global de ces dernières est de l'ordre de 17,9 milliards de dinars, nous a indiqué le secrétaire général de la CNMA, M. Boukhrouba. 15,9 milliards de dinars concernent les dettes inscrites dans le cadre du Plan national du développement agricole (PNDA), 1 milliard de dinars concerne les chambres froides et les huileries créées dans le cadre du PNDA et, enfin, 1 milliard concerne les opérations hors PNDA ou les crédits classiques n'entrant pas dans le cadre de ce dispositif. Sur le montant global, la CNMA a reçu à ce jour une enveloppe financière de l'ordre de 5 milliards de dinars, sous forme d'avance versée par le Trésor. La caisse est dans l'attente du versement de l'autre moitié. Le dossier, faut-il le signaler, est géré par la CNMA banque-SPA (société par actions), placée actuellement sous l'autorité d'un administrateur désigné par la commission bancaire. L'opération s'est déroulée dans la transparence et sans aucun problème et tous les dossiers ont été remis au ministère des Finances. Si tel est le cas pour la CNMA qui a répondu favorablement à la décision du chef de l'Etat consistant à effacer les dettes des agriculteurs, fait relevé par le président de la Chambre nationale d'agriculture, M. Mohamed Cherif Ould El Hocine, il en est autrement pour la Banque algérienne de l'agriculture et du développement rural (BADR). Toujours selon M. Ould El Hocine qui est intervenu hier sur les ondes de la radio Chaîne III, la BADR a «maintenu ses poursuites judiciaires et son harcèlement contre les agriculteurs mettant en avant une série de conditions pour clôturer ce dossier». L'invité de la radio a expliqué que la BADR «a même exclu volontairement certaines filières et créneaux d'activité de cette opération, alors que la décision du président de la République évoque l'effacement de toutes les dettes sans exception ainsi que le gel de toutes les poursuites judiciaires». Les filières exclues de cette démarche, dira le président de la Chambre d'agriculture, sont, entre autres, les chambres froides et les huileries, le forage des puits, et les chaînes d'abattage. Ould El Hocine n'a pas manqué de dénoncer «l'opacité qui a entouré le traitement des dossiers et le fait que la Chambre d'agriculture ainsi que l'Union nationale des paysans ne soient pas associées au déroulement de cette opération». L'effacement de ces dettes «pourrait pourtant permettre de relancer le secteur de l'agriculture qui a beaucoup souffert de la sécheresse et de la décennie noire». B. A.