Photo : Riad Selon les dernières déclarations de Mohamed Alioui, secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens ( UNPA) , sur les 180 000 exploitants agricoles concernés par la mesure d'effacement de la dette des agriculteurs , une première vague va connaître un apurement dans l'immédiat, ceux notamment ayant contracté un crédit auprès de la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR), dans l'attente du reste de la troupe, créditeurs auprès de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA). C'est en tout cas ce qui est ressorti comme décision après la réunion de travail entre l'UNPA, le ministère de l'Agriculture et le ministère des Finances en charge du dossier qui s'est tenue dernièrement. Une initiative qui va enfin libérer et apaiser des centaines d'agriculteurs qui, jusqu'ici, attendaient impatiemment l'annonce par le président de la République, depuis la ville de Biskra au mois de février dernier, à l'occasion de la conférence nationale sur l'agriculture, de l'effacement de la dette des agriculteurs, de voir enfin cette décision prendre effet. Il a donc fallu près de cinq mois, entre réunions et concertations, pour que le dossier puisse être ficelé. «Une si longue période qui s'explique par le fait que l'opération en question a buté sur les modalités pratiques d'application», nous a précisé une source proche du dossier. A noter également qu'au lendemain de l'annonce de l'effacement de la dette des agriculteurs, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural s'est vite attelé à établir les listes des agriculteurs ayant des dettes, aidé dans cette opération de recensement par les chambres régionales de l'agriculture. Après concertation avec l'UNPA, il a été enfin possible de dresser des listes exhaustives sans pour autant donner d'autres indications à propos de la nature de la dette contractée par chacun des noms portés sur les documents de recensement. Un indice d'autant plus important, dans la mesure où il permet un traitement rapide du dossier de l'agriculteur concerné par l'opération. Mais, malheureusement, cela n'a pas été le cas, puisqu'il semblerait que le ministère de l'Agriculture et l'UNPA se sont, avant tout, contenté de dresser des listes «brutes». Une lacune dont le ministre des Finances a été contraint de combler, selon notre source. En clair, le dossier de chaque agriculteur endetté se devait d'être riche en renseignements, ce qui n'a pas été le cas et, du coup, c'est le ministère des Finances qui a cherché à réunir un maximum de renseignements. Un travail de fourmi qui a nécessité du temps pour rendre éligible à cette disposition les listes reçues au niveau du ministère des Finances. Chose qui, apparemment, n'a pas été du bon goût des exploitants agricoles, débiteurs de crédits. Ces derniers, revenant maintes fois à la charge par la voie du SG de l'UNPA pour faire connaître leur impatience, car ne comprenant pas pourquoi leur dossier traîne. Certains ont affiché leur mécontentement en apprenant, selon des rumeurs, que des agriculteurs ont vu leur cas apuré, qualifiant ainsi cet état de fait de «mesure discriminatoire». Ce que réfute le ministère, à charge du dossier, arguant par là que le traitement s'est pratiquement fait au cas par cas. «Un travail qui a permis d'établir la liste des agriculteurs éligible à la disposition d'effacement de la dette», nous a précisé notre source. Pour l'heure, la liste des agriculteurs ayant contracté un crédit auprès de la BADR est ficelée, reste donc à savoir pourquoi la seconde liste, celle relative à la CNMA, n'a pas été rendue publique.