Photo: Sahel De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzedine Elles sont nombreuses les entreprises publiques implantées à Aïn Defla à avoir rencontré des difficultés pour survire aux mutations économiques qu'a vécues le pays. Certaines d'entres elles ont carrément disparu à cause de leurs difficultés financières ayant accéléré leur liquidation. Cette situation a également touché l'entreprise SOTRAD, laquelle a pu se remettre grâce à une bonne gestion. Ce qui lui a permis de surmonter toutes les difficultés rencontrées. Les travailleurs qui, jadis, se plaignaient de retard dans le paiement de leur salaire sont actuellement satisfaits de leur régularisation. Et ce, depuis mai 2005. Cette entreprise est un modèle de redressement à suivre. Autrement dit, SOTRAD est une entreprise qui a su renaître de ses cendres. Appartenant au groupe SOGECOR Alger, créé en 1998 suite à la dissolution de l'entreprise publique économique (EPE) EPBTP Aïn Defla, cette entreprise est spécialisée dans la réalisation dans le domaine du bâtiment, la production de béton, la fabrication de produits agglomérés et la vente de matériaux de construction. S'étalant sur une superficie de près de 7 000 m⊃2;, elle dispose d'une unité de production composée de deux ateliers, l'un pour la production de l'aggloméré et l'autre pour la centrale à béton. Connue beaucoup plus pour la production et la vente de béton, l'entreprise SOTRAD alimente l'ensemble des sociétés étrangères et une grande partie des entreprises locales intervenant dans la réalisation de grands projets sur le territoire de la wilaya de Aïn Defla. Selon le P-DG de cette entreprise, la volonté des travailleurs et de l'équipe directionnelle a joué un rôle important dans la remise en marche de SOTRAD, laquelle était très affaiblie par des dettes auprès de nombreuses structures. La saisie d'une partie de son matériel a même été effectuée par voie de justice dans le but de payer des dettes liées particulièrement à la sous-traitance. D'après le premier responsable de cette société, qui détient une grande expérience dans la gestion, une dette estimée à plus de 7 milliards de centimes vient d'être réglée. «Cette entreprise, à laquelle j'ai été affecté, se trouvait dans de mauvaises conditions financières en mai 2003 et ne disposait que de 15 000 DA dans sa caisse et présentait plusieurs milliards de dettes», dira le même responsable avant de préciser que la reprise n'a eu lieu que grâce aux efforts colossaux fournis par les travailleurs dans le but de remettre en marche les engins et les camions que comptait le parc de l'entreprise. Dans un premier temps, deux camions ont été remis en marche, lesquels ont permis d'assurer des entrées financières à travers des contrats de location au profit des différentes entreprises exerçant dans cette wilaya. Poursuivant sa démarche de mise en route du matériel en panne, cette entreprise a dû attendre 24 mois pour atteindre son premier objectif, celui d'être opérationnelle et capable d'assurer le paiement des salaires des travailleurs. Son champ d'activité s'est élargi par la suite, ce qui lui a permis de décrocher des marchés hors wilaya, en l'occurrence à Chlef et Mascara. Cette remise en route bien programmée a, avec le temps, relancé cette entreprise qui a enregistré ces quatre dernières années des bilans positifs. Durant l'année 2006, SOTRAD a réalisé un chiffre d'affaires de 42 637 980,63 DA, alors qu'en 2008 il était de l'ordre de 65 867 718,93 DA. La direction de cette entreprise a entrepris une gestion basée sur le recrutement d'universitaires pour lui donner un nouveau souffle. Cependant, les dettes fiscales et parafiscales ont eu un effet négatif sur l'entreprise, mais ces dernières vont être épongées sur décision des services concernés et ce, après l'établissement d'un plan de redressement, lequel prévoit également un investissement d'un montant de 5 milliards de centimes. Entre autres activités, SOTRAD s'est spécialisée dans la réalisation d'ouvrages d'art vu le matériel dont elle dispose. «L'entreprise est maintenant remise sur les rails ; elle est sauvée à plus de 90%», dira le P-DG de SOTRAD, avant d'ajouter que tout est possible tant qu'il y a la volonté et des initiatives visant le développement de l'entreprise. En somme, SOTRAD, qui était en difficultés financières et risquait de perdre ses travailleurs en 2003, a pu présenter aujourd'hui des bilans financiers positifs et recruter de nombreux travailleurs, lesquels sont plus que satisfaits de leur situation, d'autant que d'autres horizons se profilent déjà devant eux à travers les programmes d'investissement engagés par leur direction.