Pour promouvoir la paix, la stabilité et la prospérité de la région du Sahel, les gouvernements de la région, souvent pris de court par le terrorisme ambiant et patent qui y prévaut, ont décidé de conjuguer leurs efforts pour faire face à ce fléau. L'Algérie, le Mali et la Libye, qui viennent de signer un accord de lutte contre le terrorisme, ont mis en place une stratégie d'offensive commune, proclamant ainsi leur volonté de mettre en commun leurs moyens militaires pour combattre l'insécurité dans la région. La bande sahélo-saharienne, longtemps base arrière des groupes armés d'Al Qaïda au Maghreb, est désormais déclarée zone de guerre. Il faut dire que le besoin de renforcer la sécurité et la stabilité dans cette région constitue un enjeu majeur dans les années à venir. Et pour cause. Les réseaux terroristes sont attirés par ces régions désertiques pour former leurs troupes et lancer leurs différentes offensives, en Algérie notamment, aux frontières des autres pays voisins, s'en prendre à des touristes étrangers, y compris en Mauritanie et au Mali. Ainsi donc, la région du Sahel risque de devenir une des plates-formes mondiales du terrorisme international. La prise de conscience de ce risque patent, non seulement par les gouvernants de la région mais également par les puissances européennes et les Etats-Unis, a ouvert le débat sur la coopération à un niveau régional en premier plan et à un niveau mondial en second plan. Ce qui conforte l'Algérie qui n'a eu de cesse de tirer la sonnette d'alarme durant les années 90 alors qu'elle luttait seule face aux hordes terroristes. Cherchant à renforcer sa lutte contre les groupes armés, l'Algérie a ouvert la porte à la collaboration avec ses voisins en s'érigeant en médiateur dans la résolution des conflits armés qui minent la région. Ce succès diplomatique lui a d'ailleurs permis d'obtenir l'engagement de l'Alliance démocratique du 23 Mai pour le changement à coopérer avec le gouvernement malien en matière de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. Ce qui mettra un terme à tout risque de connexion entre les mouvements terroristes et les rebelles touareg. Avec cet engagement, une bataille importante vient d'être remportée dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Reste l'autre bataille à remporter. Celle de réussir l'adhésion des autres pays de la région, à savoir la Mauritanie, le Niger et le Tchad, à la coopération antiterroriste. L'union fait la force. Ce dogme est plus que jamais d'actualité et interpelle de façon urgente tous les pays du Sahel. Car, le terrorisme se mondialise, se filialise, se modernise et se radicalise. C'est au prix d'une pacification de la région et à l'aube d'une coordination à toute épreuve, et une coopération pleine et entière entre tous les Etats du Sahel que l'on pourra venir à bout du terrorisme et attaquer ses bases arrière. Il est devenu donc urgentissime que les Etats prennent des décisions courageuses, perspicaces qui s'inscrivent dans la durée. Car, il n'y aura jamais de développement dans l'insécurité ni de progrès dans l'instabilité. H. Y.