Les chefs de la diplomatie de six pays du Sahel ont répondu favorablement à l'invitation de l'Algérie à une conférence sur le terrorisme. Celle-ci doit aboutir à des mesures urgentes à entreprendre pour lutter contre ce fléau. Selon des sources diplomatiques, cette rencontre n'est dirigée contre aucun pays, mais uniquement contre le terrorisme. Chacun des participants sera appelé à respecter ses engagements pris dans le cadre de la coopération bilatérale et régionale. Les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Niger, de la Mauritanie, du Tchad, de la Libye, du Burkina Faso seront à Alger le 16 mars pour prendre part à une conférence consacrée à la situation dans la région du Sahel. Organisée par l'Algérie, cette rencontre leur permettra d'évaluer les menaces, notamment le terrorisme et ses connexions avec le crime transnational organisé et les trafics de tous genres, qui pèsent sur la paix, la sécurité et la stabilité de leur pays. Selon le communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, il est question de « d'examiner et d'arrêter les mesures, aux plans bilatéral et régional, pour éradiquer ce fléau ainsi que les voies et moyens de la relance du développement économique au profit des populations de la région ». Cette rencontre est devenue une nécessité, voire même une urgence, vu la dégradation inquiétante de la situation sécuritaire, et surtout son évolution à travers les connexions entre les réseaux terroristes, les narcotrafiquants, les contrebandiers et les trafiquants d'armes. Pour des sources diplomatiques algériennes, les pays concernés par cette conférence sont ceux-là mêmes retenus dans l'esprit du Forum de Bamako, en 2007, à savoir le Mali, le Niger, la Mauritanie, le Burkina Faso, la Libye, le Tchad et l'Algérie. « Nous estimons que la sécurité dans la région sahélo-saharienne concerne en premier lieu les pays qui la composent qui doivent chacun en ce qui le concerne assumer ses responsabilités. En attendant la tenue de ce sommet des chefs d'Etat, nous voulons arriver à des mesures concrètes et urgentes à entreprendre pour faire face aux menaces ». En outre, les mêmes sources tiennent à préciser que « la conférence n'est dirigée contre aucun pays, mais uniquement contre le terrorisme et ses connexions avec la criminalité organisée et le trafic de drogue. A ce titre, le sommet sera probablement suivi par des réunions entre experts et responsables de la lutte contre le terrorisme dans la perspective de mettre en place les mécanismes de riposte », expliquent nos sources. Celles-ci mettent l'accent sur la coopération bilatérale, entre chacun des pays participants, précisant que l'Algérie est liée à quatre d'entre eux par des conventions d'extradition et d'entraide judiciaire. « Ce qui met chacun de ces pays devant le respect de ses engagements en la matière », soulignent nos interlocuteurs. Pour ces derniers, les menaces qui pèsent sur la région du Sahel concernent en premier lieu, les pays qui la composent, appelés plus que jamais à conjuguer leurs efforts et à renforcer mutuellement leurs moyens pour sécuriser la région. Le volet développement, explique-t-on, n'a pas été exclu de cette conférence. « Néanmoins, il y a une urgence, c'est la sécurité de la région, ce qui ne nous empêche pas de réaffirmer notre disponibilité au sommet des chefs d'Etat de Bamako, consacré aux problèmes de développement et de sécurité dans le Sahel, qui devait se tenir avant la fin 2008, mais qui pour des raisons de timing n'a pu avoir lieu » ; déclarent nos sources. Celles-ci ajoutent, par ailleurs, qu'en dépit du fait que les relations avec le Mali traversent une zone de turbulence, « une invitation lui a été adressée et il l'a acceptée. Ce qui est positif pour nous et pour lui. Il s'agit de la sécurité et de la stabilité de toute la région, personne n'a intérêt à ce que l'avenir de nos populations soit compromis ». L'Algérie, ajoute-t-on, a été sollicitée par le passé dans le règlement de la crise avec les Touareg, et elle a répondu favorablement. La question est relativement réglée que ce soit au nord du Mali ou au nord du Niger. Il faut maintenant que ces régions retrouvent leur quiétude afin qu'elles puissent bénéficier des projets de développement et que le tourisme puisse se développer comme avant, parce qu'il est le gagne- pain d'une grande partie de la région. Il y a des projets qui sont lancés et d'autres n'attendent que la sécurité pour être concrétisés. « L'Algérie a participé dans ces efforts de développement, à travers des financements conséquents dans les domaines de la santé, de l'hydraulique et dans un avenir proche dans les routes. La réussite de la conférence ministérielle et le respect des engagements de tous pour appliquer les mesures qui vont en découler, permettront à coup sûr de neutraliser toutes les menaces, à commencer par celle liée au terrorisme et ses connexions avec les trafics de drogue, de contrebande et d'armes », concluent nos interlocuteurs.