Mohamed Ould Abdel Aziz, élu président de la Mauritanie le 18 juillet dernier au terme d'un scrutin exceptionnel, a été officiellement investi hier après-midi, au cours d'une cérémonie qui s'est déroulée au stade olympique de Nouakchott. L'ex-général et meneur du putsch militaire du 6 août 2008 contre Sidi Ould Cheikh Abdallahi devient ainsi le quatrième président de la République islamique de Mauritanie, depuis l'indépendance du pays en 1960. M. Abdel Aziz a été élu avec plus de 52% des suffrages dès le premier tour. Le Conseil constitutionnel a validé ces résultats malgré la contestation de l'opposition qui a estimé que le scrutin présidentiel a servi à légitimer le coup d'Etat du mois d'août dernier. Les deux principaux candidats de l'opposition -Messaoud Ould Boulkheir et Ahmed Ould Daddah- ont réclamé une enquête sur des «fraudes massives» ayant entaché, selon eux, la sincérité du scrutin, sans pour autant fournir de preuves tangibles à la commission de surveillance des élections. Il est nécessaire de rappeler que la présidentielle du 18 juillet dernier a pu avoir lieu après plusieurs mois de négociations entre les membres de la junte militaire et les antiputsch. Les tractations ont été menées à Dakar par le président sénégalais Abdoulaye Wade sous l'égide du groupe de contact international. Le 2 juin, les différentes parties du conflit ayant isolé la Mauritanie du reste du monde pendant un an, sont arrivées à un accord qui a permis de mettre fin à la crise politique née de l'éviction par la force de Sidi Ould Cheikh Abdellahi, le premier président civil démocratiquement élu chef de l'Etat. Les pays occidentaux, à leur tête la France (ancien colonisateur de ce pays) et les Etats-Unis, se sont pressés de féliciter le nouveau président, tandis que l'Union européenne a exigé, en vain, une enquête indépendante sur ces allégations de fraude et de manipulation. L. M.