De notre envoyée spéciale à Djemila Wafia Sifouane Considérée comme une adepte du Festival arabe de Djemila, la troupe du théâtre dansant de Caracalla a ouvert mercredi dernier, pour la troisième fois consécutive cet événement dédié à la culture et au monde arabe. En effet, très à l'aise dans le pays hôte, les comédiens et danseurs de la troupe de renommée universelle ont subjugué le public présent par leur spectacle intitulé «El Daya», une représentation qui s'inscrit dans le genre de la comédie musicale, un art qui nous est bien étranger, mais c'est toujours avec un réel plaisir de le découvrir. L'œuvre parle d'amour, une histoire plus ou moins banale, celle d'une fille de classe moyenne éprise d'un riche héritier du village. Une romance pleine d'embûches qui va au-delà des idées reçues. Mais le metteur en scène ira plus loin dans sa pensée, chose que les spectateurs ont eu du mal à déceler durant la représentation. Ce dernier déclare que son œuvre s'est penchée sur le problème de scission qui émerge chez le peuple libanais, ce qui a engendré sa faiblesse. La chorégraphie signée par Abdelhalim Caracalla s'est distinguée par des pas rythmés, empruntés à la danse moderne, avec une grande influence orientale. Le point fort de la pièce, il n'est autre que la musique concoctée par Mohamed Réda Ali Gouri. Avec un génie remarquable, ce dernier a su parfaitement accompagner la pièce avec des musiques de guerre qui reflètent la rage, la haine et la détermination mêlée au doux chant des comédiens. Mais hélas, les passages chantés ont été diffusés en play-back. Pour sa part, le public a pu se délecter d'agréables moments de pleine culture libanaise, d'ailleurs il a applaudi chaleureusement les artistes à la fin de la représentation qui a duré plus de 2 heures. Par ailleurs, quelques heures avant de rejoindre les planches de Djemila, quelques membres de la troupe ont animé un point de presse durant lequel ils ont affirmé leur reconnaissance à l'Algérie, un pays qu'il considèrent comme le leur : «Je suis un algéro-libanais», déclare Tony Aad, chanteur et comédien. Son collègue Joseph Azzar s'est penché sur le thème du festival «Algérie, capitale éternelle de la culture arabe», ce qui signifie pour lui que «l'Algérie est la capitale de la culture arabe car c'est un pays qui a su relever l'importance d'El Qods et de Baalbek dans les moments les plus difficiles et sensibles», dira-t-il, ajoutant plus loin : «D'ailleurs, la preuve vivante est le jumelage organisé en 2006 entre la ville de Djemila et celle de Baalbek».