La loi de finances complémentaire 2009 apparaît, après les critiques et polémiques soulevées, s'éloigner des missions traditionnelles assignées à un texte qui «complète» et non pas qui remet en cause, par surprise, des axes stratégiques. Les organisations patronales s'insurgent et s'interrogent sur la validité du pacte économique et social qui, effectivement, devient caduc par l'unilatéralisme du gouvernement, le silence-acquiescement de l'UGTA, l'absence de consultation et le moment choisi pour supprimer les crédits à la consommation. Si les concessionnaires automobiles parlent de harcèlement, certaines banques s'estiment non touchées par une loi complémentaire qui oriente le crédit vers l'immobilier, qui est lui aussi hors de portée, comme les voitures, pour les petits salaires, les retraités et, bien entendu, les jeunes chômeurs. Sûrement en vacances, les membres de l'Exécutif gardent un mutisme remarquable, comparable à celui des formations politiques, sur cette loi, sur l'envol des prix des fruits et légumes, sur les coupures d'électricité qui pénalisent des artisans, des commerçants et des ménages, et sur l'ambiance générale d'avant le Ramadhan.Cette ambiance se caractérise surtout par les attaques menées par le terrorisme islamiste qui atteint des pics inquiétants mis en valeur par le silence politique des partis de tout l'échiquier politique qui n'a à l'évidence aucune analyse et aucune marge de manœuvre pour s'exprimer avec pertinence sur un fléau qui continue de remettre en cause des postures et des discours sans cesse invalidés par le nombre d'assassinats et des familles qui enterrent régulièrement leurs parents et amis, seuls et en catimini. Avant la flambée des prix ramadhanesques et l'incapacité de l'Union des commerçants à faire quoi que ce soit, tout comme les responsables du commerce et des collectivités locales, avec les menaces que fait peser la grippe porcine, largement banalisée par les responsables algériens avant les grands mouvements de foule vers La Mecque, le Ramadhan s'annonce porteur de sérieuses frondes et perturbations que le déficit en investissements de Sonelgaz ne va pas calmer. Comme les années précédentes, les commerçants, dans l'impunité et avec l'incapacité des pouvoirs publics, vont «dépouiller» les consommateurs malgré les dénonciations sans impact aucun de la presse et des citoyens qui essayent de comprendre la LFC 2009 qui affiche plutôt des objectifs politiques. La priorité accordée aux prêts relatifs à l'immobilier ne sera à l'évidence pas suffisante pour combler les retards et satisfaire la construction de la quantité de logements brandie à chaque occasion par l'ensemble de l'Exécutif qui semble naviguer à vue, dans la solitude. A. B.