Les mesures contenues dans l'ordonnance portant loi de finances complémentaire (LFC) continuent d'alimenter la polémique. Notamment celles relatives à l'interdiction d'octroi de crédits à la consommation pour les particuliers. Des mesures qui trouvent leur justification dans la baisse du volume d'importation en devises, d'une part, et, d'autre part, fait le bonheur des entreprises étrangères dans leur pays en ce sens que l'augmentation de leur production requiert le recrutement de main-d'œuvre locale. En d'autres termes, ce sont les Algériens qui financent les entreprises exportatrices. Sans que pour autant elles songent à consentir le moindre investissement dans notre pays, en dépit de toutes les facilitations. Cela, sans omettre que l'article 75 de la LFC a pour but, également, de mettre un terme au surendettement des ménages qui contractent des crédits sans se soucier, pour la plupart d'entre eux, de l'obligation de remboursement. Cependant, faut-il le souligner, ce n'est pas parce que l'interdiction d'octroi du crédit aux particuliers a été décrétée que le crédit à la consommation a disparu. De tout temps, les magasins d'électroménager affichent des ventes avec facilités de paiement. Un service qui a beaucoup de succès auprès des particuliers. Aussi, tout ce remue-ménage n'a d'autres objectifs que celui de créer la zizanie et de provoquer des émeutes. Sinon, comment expliquer que la Fédération des associations de consommateurs, pour ne prendre que cet exemple, en hibernation depuis des années, sorte tout d'un coup de son mutisme pour crier au scandale et dénoncer l'interdiction d'acquisition de véhicules neufs pour les particuliers. Notez bien que son seul souci, c'est le crédit véhicule (sic !). Un sursaut de conscience que les consommateurs auraient aimé constater chez cette fédération au moment où les prix des fruits et légumes et des viandes connaissent des envolées jamais égalées. Les consommateurs auraient aimé voir cette fédération, censée les défendre, sur le terrain pour constater de visu ce que subit le citoyen lorsqu'il se rend au marché. Ils auraient aimé voir cette fédération traduire en justice des commerçants qui vendent des produits périmés, pratiquent des prix prohibitifs. Malheureusement, elle a toujours été absente et elle n'existe que sur le papier. Ce boulet rouge sur l'article 75 de l'ordonnance portant loi de finances complémentaire suscite des interrogations, voire des inquiétudes justifiées quant à l'origine du canon auteur de ce raid économique… F. A.