Surprise, dimanche soir au Casif de Sidi Fredj où le public a découvert la chanteuse libanaise Madjda Erroumi exécuter avec brio des chansons du répertoire algérien. Allo, Allo la fameuse chanson chaabi du défunt Hachemi Guerouabi, a été reprise avec une précision incroyable par l'artiste qui la rechantera a capella à la demande des hôtes du théâtre. Tout le monde se lève pour l'applaudir tant l'émotion vécue était très grande. Serrant le drapeau algérien de son bras, Madjda qu'on surnomme «l'ange de la chanson arabe» a très bien interprété également la chanson de Naïma, Ana Lewliya. Une touche particulière a été ajoutée à ces chansons algéroises par une diva qui mérite bien son nom. Le spectacle a été entamé à 23h30 par une chanson dédiée à son pays, le Liban. Accompagnée de son orchestre sous la baguette du maestro Ili El Alia, la chanteuse a usé de tout son talent pour faire vibrer le théâtre et offrir des moments d'intenses émotions à ses fans. Ainsi d'un titre à un autre puisé de son répertoire, alternant des chansons rythmées et douces, la star a transporté ses admirateurs dans un voyage où la magie était au rendez-vous. Après avoir salué son public dans un geste très tendre, la diva annonce sa soirée sous le thème de l'amour. L'amour de l'Homme, mais surtout de la patrie était le message livré par Madjda dont les chansons étaient reprises en chœur par le public à qui elle tend le micro à chaque fois. C'est dire que ses fans les connaissent par cœur, preuve qu'ils apprécient les œuvres de l'artiste. Am Yessâalouni, Ghani, Ghafini, Aynaka, Ma Rah Andem, Ana Iaatazelt El Gharam et Ohebouka Geddan, poème du célèbre poète syrien Nazzar Kebbani sont autant de titres chantés avec amour, tendresse et surtout avec talent. La chanteuse qui fend dans ses chansons se laisse bercer par les paroles et les belles musiques souvent très douces et transmet cet état de transe à ses spectateurs. Kalimate, titre très connu de la chanteuse, a offert des moments de pure évasion au public subjugué par la façon dont elle a été présentée. S'adossant au piano et fixant son pianiste dans un geste de rêverie comme s'il s'agissait de son amant, la star se laisse bercer par les notes douces qui fusent, le tout sur un fond bleu nuit et lumière tamisée. Moment de pur romantisme ! A bien regarder cette scène on croirait un tableau dessiné par la main d'un peintre talentueux ! Le plus beau à décrire dans ce spectacle est la grâce de l'artiste vêtue tout simplement d'une longue robe en satin blanc recouverte de tulle noir, et cintrée par des strass à la taille. Pour seuls bijoux, un collier de perles blanches et des boucles d'oreilles. Lorsque la belle ouvre ses bras, dans un pas de danse gracieux, les souffles se coupent. La beauté de l'artiste a fait que les étoiles dans le ciel de Sidi Fredj se sont éclipsées pour laisser place à Madjda qui a brillé, cette nuit, de mille feux. Grâce, talent, simplicité étaient au rendez-vous de ce spectacle époustouflant. Majestueuse comme le cèdre du Liban, Madjda Erroumi a fourni une prestation à la hauteur des attentes du public. B. A.