Zenoubia, reine de l'Orient est la pièce théâtrale exécutée par la troupe de dance Enana venue droit de Syrie et qui a fait voyager le public du Casif de Sidi Fredj vers l'histoire ancienne de ce pays.Grandiose est ce spectacle dont la réalisation et les chorégraphies sont l'œuvre de Jihad Mufleh. Les artistes qui se sont produits ont réussi à nous faire vivre l'histoire de Zenoubia comme si nous étions à son époque où la guerre a fait rage.Danses, chants, théâtre, un spectacle à vous couper le souffle tant la pièce était très bien exécutée par les membres de la troupe. De la danse orientale et contemporaine, à la poésie classique, en passant par les chants populaires et les mouvements acrobatiques, les artistes ont su briller chacun comme une étoile sur la scène de l'ancien théâtre romain de Sidi Fredj. Ce qui a ajouté une touche magique à ce spectacle, les fameux costumes traditionnels orientaux aux multiples et chatoyantes couleurs, vert, fuchsia, violet, bleu, grenat et doré… Les outils de guerre ; sabres, armures, arcs et flèches faisaient aussi partie du décor. L'ouverture de la pièce s'est faite vers 22h30 lorsque dans le noir surgissent deux personnages, une grand-mère et une petite fille qui voulait connaître l'histoire et le secret de Zenoubia. La grand-mère lui confie que cette reine «est une légende du pays des lumières». Cette courte apparition est suivie de l'entrée en scène des membres de la troupe hissant des drapeaux, avec des pas de danse rythmée. Et d'une scène à une autre se révèlent la joie, la peine, la guerre et la mort du roi Oudeina empoisonné. Sa veuve, Zenoubia, fait preuve de courage et prend en main la destinée de tout son peuple jusqu'à sa captivité et son emprisonnement par les Romains. Le voyage est à la fois long et court car il est parsemé d'embûches pour une femme dont le courage légendaire est à retenir. Zenoubia, la prisonnière, préférera mourir en se plantant un poignard dans le cœur plutôt que d'implorer l'indulgence de l'ennemi et vivre indigne. Mais avant, elle a appelé son peuple «à rester courageux, à continuer son combat contre Rome qui n'est pas éternelle, et à rendre au monde son équilibre». Une leçon de courage, de dignité, et surtout d'amour de la patrie racontée avec fierté par ce célèbre ballet de danse syrien qui a su subjuguer les spectateurs qui n'ont cessé d'applaudir tout au long de la représentation. C'est que la magie a régné l'espace des deux heures qu'a duré le spectacle que le public s'est émerveillé à découvrir. La troupe Enana a été créée en 1990 et est considérée comme l'une des plus célèbres en Syrie avec ses représentations artistiques qui s'intéressent beaucoup à l'histoire. Enana est le nom du Dieu de l'art, de l'amour et de la littérature chez les Syriens de l'époque ancienne.Parmi ses créations Hawadjiss Echam, Julia Domna, Sendbad le marin et Zenoubia, reine de l'Orient. Des œuvres qui ont déjà fait le tour du monde. B. A.