Photo : Riad Par Karima Mokrani Youcef Bouchouchi refait le tournage de son film le Prix de la liberté réalisé et présenté au public en 2007. Il considère la première version «mal faite» mais décide de l'améliorer de façon à satisfaire son public. Un public qu'il a réussi à fidéliser avec ses films et ses œuvres sur la révolution algérienne, les problèmes de la société algérienne… et autres. La nouvelle version de ce film a été présentée hier à la presse, à la salle ABC, sise à la rue Didouche Mourad à Alger. Les changements effectués apportent un bon résultat comme le souhaitait vivement le cinéaste. Il le fallait bien : le réalisateur n'est pas un novice du cinéma. De plus, il est ancien militant de la cause nationale. Lui-même a été torturé par les soldats français et a subi les affres de la répression coloniale. Il fait partie du premier groupe d'Algériens qui a ouvert le siège de l'ancienne RTA et a participé à la réalisation de ses programmes comme cameraman, avant qu'il ne devienne présentateur du journal d'information. Ses témoignages sur la torture subie par les combattants algériens sont réels. Voilà pourquoi il tient à montrer des images vivantes qui vont rester dans les mémoires des générations futures. Des images tournées par des Algériens, vécues par des Algériens… au lieu de celles prises des archives (version première du film), faites généralement par des Français ou des personnes qui ne connaissent pas assez l'histoire de la révolution algérienne. Ainsi, comme nous avons pu le constater hier –le réalisateur le confirme- des séquences de l'ancienne version ont été enlevées pour laisser place nette à d'autres qui racontent si bien la douleur infligée à l'Algérien en quête de sa liberté. Pas seulement la douleur mais aussi la rébellion, la résurrection, la détermination… et l'acceptation de la mort pour l'amour de la patrie. Tout pour que vive l'Algérie. «Tahia El Djazaïr !» comme le scande Kouider, avant son exécution. Ce chef de guerre marche vers sa mort d'un pas décidé. Lui et d'autres qui se sont fait le serment de libérer l'Algérie du joug du colonialisme. Chose faite en 1962 au prix de grandes pertes humaines. Pour rappel, la première version du film a été réalisée pour les festivités programmées dans le cadre d'Alger, capitale de la culture arabe. Le film a bénéficié d'une aide conséquente du ministère de la Culture mais, comme nous venons de le dire, il a été mal fait. La cause en est que la grande partie de la production cinématographique a été faite sur la base d'archives (des reprises d'archives). Cette première version était donc un film documentaire plus qu'un film, tout court. Les problèmes de santé du réalisateur étaient pour beaucoup dans les carences relevées.