L'Algérie est passée au nouveau week-end avec beaucoup de difficultés inhérentes notamment aux mentalités et aux habitudes des concitoyens mais également dues aux résistances «inconscientes». Si l'annonce de la décision a fait réjouir plus d'un, son application n'a pas eu le même effet, malheureusement. Les commentaires et les évaluations fusent de partout. A-t-on fait un bon ou un mauvais pas ? La réponse évidement diffère d'une personne à une autre et d'un secteur économique à un autre. On connaît pertinemment les rasions. Le chamboulement causé par ce changement a bouleversé l'ordre établi depuis déjà plus de 30 ans. Or, un tel changement ne se fait guère en une semaine ou même plus. Il faut attendre peut être quelques mois pour voir de nouvelles habitudes s'installer dans notre environnement économique et social. Car, il est difficile, pour l'Algérien qui se repose depuis 1976 chaque vendredi, de passer du jour au lendemain à un autre mode de repos. Il ne faut pas négliger la portée symbolique d'un tel changement. Certes, on avance souvent l'argument économique pour justifier ce passage au week-end «semi-universel», mais quid de la religion. Ses répercussions sont connues. Donc s'engouffrer dans des débats byzantins ne mènerait à rien. Aujourd'hui, ce qui est attendu, c'est une explication rationnelle d'un week-end et pas plus, un repos hebdomadaire sans visées religieuses. En d'autres termes, la question du travail le vendredi doit être clarifiée par des spécialistes en la matière à défaut d'avoir dans quelques années un week-end de deux jours entiers. Ce qui ne fera qu'aggraver encore la situation actuelle. Sur le plan économique, les choses se compliquent aussi puisque un repos total le vendredi et le samedi provoquerait à coup sûr une baisse de l'activité économique. Economiquement parlant, aucun secteur d'activité ne peut se permettre un repos de deux jours. Il faut trouver donc la parade. En attendant, on peut toujours appliquer l'ancien système, du moins pour certains… S. B.