Ce n'était pas la grande foule hier au niveau des points de vente de la Société des abattoirs du centre (SAC) et de la société Latraco, implantés dans la capitale. C'est à croire que l'effet d'annonce de la possibilité de s'approvisionner en produits carnés à des prix raisonnables n'a pas eu un grand impact sur les consommateurs ou, du moins, s'est limité aux premiers jours du Ramadhan. Selon Arslan Lakhdari, directeur de l'unité SAC de Hussein Dey, que nous avons pu rencontrer sur les lieux, à la ruée de la veille et du premier jour du mois sacré s'en est suivi, petit à petit, un retour à la décrue. «Ce n'est plus le même scénario. Au début, les clients venaient pratiquement dès l'ouverture du point de vente puis s'ensuivait une cohue indescriptible. Il fallait donc faire l'appoint pour être servi. Aujourd'hui, comme vous avez pu le constater c'est tout le contraire. Le client est vite servi», nous a fait remarquer ce responsable. A notre question de savoir à combien se chiffre le nombre de poulets vendus par jour, il nous signalera : «Une moyenne de 1 000 unités de poulet frais, pour ce qui concerne le poulet congelé, il reste quelque peu boudé par nos clients». Non sans nous indiquer que depuis vendredi dernier une majoration de 10 DA sur le kilogramme de poulet frais a été décidée par la SGP Proda. Il passe donc de 280 à 290 DA. Par contre le prix du poulet congelé n'a subi aucune augmentation : 250 DA le kg. Toujours selon ce directeur d'unité, le prix affiché actuellement pourrait être revu à la baisse dans le cas où le prix sur le marché venait à baisser. Et de nous faire savoir dans la foulée : «Le poulet sorti des abattoirs revient à 225 DA le kg, c'est pourquoi il est possible de revoir nos prix à la baisse. De plus, dans le cas où les prix sur le marché sont inférieurs à ce dernier montant, le ministère de l'Agriculture interviendra en prenant à sa charge la différence». M. Lakhdari nous dira enfin : «Cette expérience va s'inscrire dans la durée puisqu'il existe une surproduction au niveau de nos élevages.» Du côté du rayon réservé à la vente de viande ovine, son responsable nous informera que depuis le début de l'opération à vendredi dernier il a été écoulé 120 carcasses de mouton. Mais lors de notre passage hier dans ce point de vente de Hussein dey, point de viande rouge sur les étals. La raison : «La société Latraco qui approvisionne ce point de vente ne s'est pas manifestée aujourd'hui», nous a précisé notre interlocuteur. Au niveau du point de vente du quartier Saïd Hamdine où Latraco a déposé une cabine saharienne aménagé en boucherie, là encore son gérant nous a expliqué que depuis le 1er jour du Ramadhan ce sont 120 carcasses de mouton qui ont été écoulées. Et de nous préciser : «Le gros de nos ventes se font le matin. Ce n'est plus la frénésie de la veille et du premier jour de Ramadhan. Depuis hier nous ne recevons pas plus de 7 carcasses par jour. C'est très insuffisant compte tenu de la demande.» Autre remarque, à la mi-journée aucune présence de bons quartiers de viande ; ne restaient sur les étals que quelques morceaux. Nous sommes dans ce cas de figure : premier arrivé, premier bien servi. En résumé, les pièces de gigot sont les premières à disparaître des étals. Un client rencontré sur place nous dira sans ambages : «Ce point de vente de viande de mouton à raison de 680 DA le kg nous est d'un grand secours, car il nous permet de nous approvisionner en viande rouge fraîche et, de surcroît, de bonne qualité, sans trop grever notre budget.» Et de lancer : «Pourvu que cette expérience ne soit pas éphémère, mais s'étale sur toute l'année.» C'est en fait là l'objectif recherché par le ministère de l'Agriculture. Celui de réguler le marché de la viande qui, depuis des lustres, est sous le joug de spéculateurs véreux qui n'hésitent pas à faire grimper les prix à la veille de chaque mois de Ramadhan. Z. A.