La société Latraco, l'une des huit filiales du groupe Sotracov, propose à ses clients des moutons de race, entreposés dans ses hangars sis à Birtouta, sur la route menant à Blida. Ces clients, visiblement conquis, peuvent s'en approvisionner à toute heure de la journée. En témoigne d'ailleurs le flux de voitures qui ne cesse d'augmenter à quelques jours seulement de la fête du sacrifice. Les prix de vente appliqués par la société varient entre 16 400 et 24 500 DA suivant le poids du mouton. Ces prix « compétitifs et dûment étudiés », assure Hadji Bilal, chef de l'unité, resteront fixes jusqu'à la veille de l'Aïd, contrairement à ceux « changeant au gré des humeurs des spéculateurs » appliqués dans les autres points de vente plus au moins contrôlés de la capitale. De plus, l'acheteur ne peut se faire aucun souci quant aux maladies que peut éventuellement contracter l'ovin, comme la langue bleue qui s'est répandue dans le cheptel. Ainsi, un contrôle plus poussé de ces moutons ne dépassant pas les deux ans est effectué par les services vétérinaires de l'établissement depuis leurs annexes situées à Aïn Oussara et Laghouat, jusque à leur arrivée dans l'unité de Birtouta composée de 20 hangars. Ceux présentant des abcès sur leur corps, dus principalement aux vaccins, seront conduits vers les abattoirs et, de là, dispatchés dans les boucheries que détient ce groupe public, situées à Ruisseau et à Saïd Hamdine, dans la capitale, ainsi que deux autres implantées à Oued Yaïch et au centre-ville de Blida. L'autre avantage expliquant l'engouement des clients est la possibilité qu'ont ceux-ci d'entreposer leur mouton dans les hangars de Latraco, s'ils l'acquièrent les jours précédant l'Aïd. Connaissant l'état des appartements dans lesquels se trouvent la plupart des familles, l'entreprise met à leur disposition ses hangars. En contrepartie de cette prestation, il leur est exigé de payer 400 DA, car les aliments reviennent, atteste M. Hadji, trop cher à l'entreprise publique qui ne prend qu'une marge minime sur ses ventes. Ces moutons bien sur pied sont tous de la race des Ouled Djellal, prisée en raison de la bonne qualité de sa viande. Latraco les achemine des régions steppiques où elle dispose de deux immenses pâturages de plusieurs hectares jusqu'à cette localité située à 25 km de la capitale. Ils y sont entreposés pour « évacuer le stress » de la traversée avant d'être versés dans le circuit commercial. Un parking pouvant contenir 300 voitures est aménagé. De plus, les horaires d'ouverture sont de 8h jusqu'à 19h. Ces horaires peuvent changer suivant l'affluence du jour, comme c'est le cas en fin de semaine. Les personnes morales en tirent aussi profit. L'avantage pour elles c'est qu'elles peuvent s'y approvisionner avec, en prime, des facilités de paiement. Quelque 40 entreprises d'ailleurs ont signé des conventions avec Latraco en achetant pas moins de 400 moutons. Le chef d'unité assure que deux formules sont ainsi appliquées. Les entreprises payent 50% du prix à l'enlèvement du mouton. Le reste du prix est échelonné sur deux à trois mois, à savoir, pour cette année, fin février et début mars. L'autre procédé tout aussi profitable consiste pour ces établissements à payer au comptant le mouton en contrepartie de remises pouvant aller de 1% à 10%, suivant le nombre de bêtes commandées.