De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Le nombre de marchés réguliers, entre marchés couverts et marchés de proximité, gérés par les collectivités locales, dans la wilaya de Tizi Ouzou ne répond pas à la demande. C'est une source de déviations et de violations par les pratiques informelles de l'activité commerciale de manière générale. Le domaine du commerce est l'une des caractéristiques fortes des centres d'intérêt de la population qui vit d'un secteur indispensable et figurant parmi ses priorités de survie en cette passe difficile de crise. Et ce n'est pas par abondance de marchés réglementés que des centaines de commerçants informels et ambulants étalent leurs marchandises sur les étroites chaussées à plusieurs endroits de la prisée RN 12, créant des désagréments aux automobilistes obligés de subir une file de voitures longue de 3 à 5 kilomètres et aux riverains victimes nuit et jour de la pollution sonore. Il faut dire que ce segment important du secteur du ommerce a été plus que négligé par les autorités locales depuis au moins la libéralisation du marché et le passage à l'économie de marché qui nécessite des réseaux de commercialisation répondant aux normes. Jadis, les seuls sites connus pour accueillir toutes sortes de marchandises étaient les marchés hebdomadaires qui se déroulaient presque dans tous les chefs-lieux de commune au bonheur des bourses moyennes. C'est principalement à cause de l'absence de marchés réguliers que les rares marchés construits, relevant du vieux bâti, sont pris d'assaut par les marchands de plus en plus nombreux et… sans scrupules pour la plupart d'entre eux. Ce n'est que cette année que les responsables locaux ont cédé au privé (frères Chabane) la réalisation d'un marché de gros de fruits et légumes par un investisseur à proximité de la rocade destiné à recevoir toute l'activité de commercialisation de gros de fruits et légumes de la wilaya, selon la direction du commerce. Un marché dont les travaux de terrassement ont débuté mais qui restera toujours insuffisant pour répondre à la demande éparpillée sur 67 communes (plus de 1 500 villages) que compte la wilaya. Dans cette situation, la construction de marchés de proximité dans toutes les localités, et l'entretien de ceux existants sont préconisés pour sauver une activité gangrenée par l'informel. «Il est impossible de rattraper le retard accumulé dans ce domaine d'ici cinq années. Nous avons oublié la dernière fois que l'Etat s'est manifesté dans notre wilaya pour prendre en harge les doléances des commerçants et des agriculteurs. La situation est grave. La poignée de commerçants déclarés qui occupent les étroits espaces des marchés existants et encore salubres sont harcelés et dépassés par les ruses et les pratiques contraires à l'exercice des activités commerciales par une kyrielle de trabendistes», affirme un ancien bénéficiaire d'un stand dans un marché couvert de la wilaya. Mais la localité qui illustre le mieux le tableau noir des marchés communaux et autres qu'a dressé ce commerçant est bien celle de Draa Ben Khedda, à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Tizi Ouzou. Le topo y est frappant : pendant plus d'une décennie, des dizaines de «commerçants» ont construit des baraques pour écouler des fruits et légumes sur les rails du train à un jet de pierre de toutes les institutions de l'Etat censées assurer l'ordre, la sécurité, le développement économique et la protection sociale. Un endroit devenu au fil des années un nid prospère de toutes sortes de déviations malgré les efforts de certains pour soigner l'image des lieux. Au moment où les autorités sont pressées de réhabiliter le transport ferroviaire sur ce tracé, il a été inévitable de faire appel à la force publique pour déloger les occupants qui, se sont emparés du site. Des émeutes ont été signalées à plusieurs reprises par des jeunes exigeant un «recasement» à leur choix et l'ouverture d'autres souks adéquats. Dans cette localité populeuse, on a recensé, en 2008, 430 intervenants informels toutes activités confondues, selon un décompte des services de la wilaya. Pour absorber cette masse concentrée à Draa Ben Khedda, il est convenu la construction d'un marché couvert de 56 stands, la réalisation d'un marché de proximité, l'extension du centre commercial Benani d'une capacité de 87 stands, la rénovation du centre commercial de 64 stands, la réalisation d'un marché de proximité sur l'ancien siège de l'entreprise Bastos (ex-Erca) d'une capacité de 218 stands par l'agence foncière. Dans la majorité des communes de la wilaya, on continue d'agir dans l'anarchie…