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Le secteur des services est le plus touché par les entorses Manque de moyens pour lutter contre les violations de la législation du commerce à Tizi Ouzou
De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Si les services de la Direction du commerce et de la concurrence des prix (DCP) de la wilaya de Tizi Ouzou arrivent tant bien que mal à gérer et à prendre en charge les irrégularités et les doléances des commerçants portant immatriculation, l'informel et l'exercice au noir d'activités commerciales, devenus de véritables modèles économiques, constituent un os pour les agents de la DCP qui souffrent déjà d'un manque de personnel et de logistique. Le nombre d'infractions graves est tellement important que les services concernés réservent peu d'intérêt et de temps pour verbaliser ou sanctionner les atteintes jugées peu nuisibles pour les consommateurs. L'anarchie qui caractérise certaines activités commerciales, notamment les restaurants, les cafés et l'alimentation générale, le transport ou les kiosques multiservices (KMS) ne laisse aucun doute sur la faiblesse des dispositifs de prévention et de répression des fraudes commises par les spéculateurs et les trafiquants. Ces anomalies sont peut-être moins visibles dans les grands centres urbains en raison de la forte demande et de l'affluence qui caractérisent les rues et crèvent les yeux dès qu'elles se répètent dans les petites villes ou villages de la Kabylie où la manifestation des services de la DCP se fait de manière sporadique et moins contraignante. Un propriétaire d'une station de lavage et d'entretien des véhicules dans une localité de l'est de Tizi Ouzou a été surpris d'apprendre que son cousin retraité était sur le point d'obtenir l'autorisation lui permettant d'exercer la même activité à quelques mètres de la sienne. «Mon cousin m'a posé un tas de questions sur ma station de lavage. Il voulait savoir si ça marchait bien, si c'est rentable, le nombre de travailleurs nécessaires. Enfin, il voulait tout savoir en me révélant son intention d'ouvrir une station sur son terrain situé à quelque mètres de mon commerce», témoigne Hamid qui nous informe que la petite localité où il vit a vu l'ouverture de trois autres stations de lavage de véhicules. Il regrette cette situation, qui ne favorise aucun des propriétaires «vu le nombre d'habitants de la localité et le faible parc automobile disponible», non sans déplorer l'absence de régulation de beaucoup d'activités commerciales prisées par les chasseurs de «bonnes occasions à l'abri de la loi». En désespoir de cause, Hamid songe à proposer à son vieux cousin la reprise de son propre matériel de lavage et d'entretien acquis dans le cadre d'un dispositif d'aide à la création d'emploi pour les jeunes et «changer carrément de créneau et peut-être d'endroit». Un cas à multiplier par autant de distorsions qui s'offrent dans chaque chef-lieu de commune ou daïra de la wilaya de Tizi Ouzou. Pour rappel, l'antenne du Centre national du registre de commerce (CNRC) de la ville a enregistré l'année dernière 11 000 nouveaux inscrits entre immatriculations principales (5 799) et secondaires (616) alors qu'ils étaient 2 958 à avoir demandé et eu la radiation. Cette wilaya, qui compterait près de 42 000 commerçants déclarés, a été classée il y a deux années quatrième wilaya en Algérie en nombre de commerçants affiliés au CNRC après Alger, Sétif et Oran.