Alors que les spéculations vont bon train sur le montant de la hausse du salaire national minium garanti (SNMG), l'un des dossiers phares de la prochaine tripartite, les salariés poursuivent leur combat quotidien pour faire face aux différentes dépenses. Des dépenses qui ne cessent de s'accumuler. Ramadhan, rentrée scolaire et Aïd, trois occasions synonymes de grandes dépenses dont la totalité dépasse de loin les revenus. Les Algériens sont en effet appelés en cette période à débourser beaucoup plus que leur salaire pour subvenir aux besoins de leur famille durant ce mois de septembre, un mois qui a toujours été difficile. Mais au fil des ans, les difficultés se sont accentuées avec la coïncidence du mois sacré avec la rentrée scolaire mais aussi avec la multiplication des pratiques spéculatives du côté des consommateurs puisque la flambée des prix est devenue une tradition «sacrée» durant cette période. Les consommateurs subissent impuissamment ce phénomène qui n'est pas uniquement propre à Ramadhan, mais il devient plus perceptible pendant ce mois. Et ce, surtout en raison du changement des habitudes de consommation chez nos citoyens. Les instructions émises à maintes reprises par le chef de l'Etat pour remédier à la fièvre des prix n'ont pas donné de résultats sur le terrain. La tendance des prix est toujours à la hausse à la lumière des différentes notes de l'Office national des statistiques. La dernière en date, rendue publique hier, illustre clairement cette flambée des prix puisque l'inflation a touché un niveau élevé en l'espace d'une année. D'août 2008 à juillet 2009, le taux d'inflation a atteint 5,4%. C'est devenu coutumier, c'est la hausse des prix des produits de large consommation, notamment les fruits et les légumes qui engendre la hausse de ce taux. L'indice le plus remarquable est la montée vertigineuse des prix des produits agricoles frais. Une montée évaluée à 18,1%. Rien que pour les sept premiers mois de l'année, les prix de la majorité des produits alimentaires ont augmenté entre 10 et 30%. C'est le cas pour le poisson, la viande de mouton, les légumes frais et bien sûr les œufs dont les prix sont rarement descendus au-dessous de 10 DA l'unité depuis septembre 2008. De quoi se nourrissent alors les simples salariés qui ont carrément versé du côté des pauvres ? Des pauvres dont on nie l'existence alors que la réalité est dramatique, la couche moyenne étant en voie de dissolution avec un quotidien de plus en plus amer. Aucune catégorie de salariés n'a échappé à la fournaise des prix et à la baisse drastique du pouvoir d'achat. Quand on ne peut pas offrir un plat riche en protéines au moins une fois par semaine à sa progéniture, dans quelle classe de la société peut-on être placé ? Avec tous ces indices révélateurs, le ministre des Affaires religieuses se permet de dire qu'il n'y a pas de pauvres en Algérie… S. I.