La réunion de la prochaine tripartite est prévue avant la fin de l'année, selon l'affirmation récente du ministre du Travail et de la Sécurité sociale. Une rencontre attendue par le monde du travail pour les dossiers qui intéressent directement les travailleurs et qui seront mis sur la table des négociations. Le plus important étant celui de la revalorisation des salaires et autres augmentations du salaire national minimum garanti (SNMG). Ce SNMG pour lequel la loi de finances 2010 a consacré 230 milliards de DA sur un total de 925 milliards de DA de dépenses salariales inscrites au registre des dépenses salariales. Censé contribuer à l'amélioration du pouvoir d'achat des fonctionnaires, le SNMG passera donc de 12 000 à 15 000 DA. Ce qui profitera aux salariés qui perçoivent moins du SNMG actuel. Si cette augmentation est assurément la bienvenue pour ces derniers, elle reste néanmoins relative compte tenu des hausses vertigineuses des produits de première nécessité qui minent régulièrement le pouvoir d'achat d'une bonne majorité d'Algériens. D'ici la mise en œuvre de la mesure incluse dans la loi de finances 2010, il n'est pas exclu que le niveau de vie de ces derniers soit encore mis à rude épreuve. A ce titre, il est à se demander quels résultats attendre au fond de cette tripartite s'il s'agira uniquement d'entériner la disposition contenue dans l'avant-projet de loi de finances ? A moins que patronat, gouvernement et syndicat aboutissent à d'autres mesures incitatives et bienfaisantes pour les travailleurs, des mesures qui renforceraient celle concernant la revalorisation du SNMG. Car de nombreuses catégories de fonctionnaires, les plus nombreux par ailleurs, ne sont pas concernées par cette revalorisation en l'absence d'effet d'entassement. Ce qui suppose que ces derniers ne sont encore concernés par aucune incidence de la nouvelle loi de finances, et restent, par voie de conséquences, suspendus à la prochaine tripartite. Devant l'ampleur des attentes des citoyens, l'Etat est ainsi acculé à trouver des solutions appropriées qui s'inscrivent dans la durée et qui ne se contentent pas d'éteindre le brasier du moment : en plus d'augmentations conséquentes des salaires en tenant compte de la réalité économique, nos dirigeants sont interpellés sur d'autres dossiers tout aussi sensibles comme le chômage, le logement… Les récentes émeutes ayant ébranlé le quartier de Diar Echems à l'ex-Clos Salembier démontrent, si besoin est, le poids du malaise social qui ronge les Algériens. En dépit des efforts de l'Etat et des investissements financiers consentis jusque-là par les pouvoirs publics pour alléger ce malaise, les cris de détresse ne cessent de se faire entendre et les poches de mécontentement d'éclater. C'est que les Algériens veulent bien sentir que tout cet argent qui leur est destiné leur profite concrètement. Il y a quelques jours, l'expert en économie Abdelhak Lamiri écrivait à juste titre sur les colonnes d'un confrère : «Le salaire des Algériens est faible socialement, mais coûte économiquement». A méditer. M. C.