Le président vénézuelien Hugo Chavez a entrepris, lundi dernier, une tournée de 11 jours qui le mènera, outre la Libye, en Algérie, en Syrie, en Iran, en Russie et en Biélorussie. Cette visite dans les pays de «l'axe du mal», comme l'a souligné Chavez sur un ton de plaisanterie, devrait répondre à une série d'objectifs politiques et économiques, notamment de resserrer les liens énergétiques et militaires avec ces pays. Avec l'Iran, le président vénézuélien entend «continuer à renforcer» les relations communes «selon la feuille de route déjà établie avec le président Mahmud Ahmadinejad», a-t-il indiqué dimanche dernier lors d'une conférence de presse. Avec la Russie, «nous avons une relation de géants pétroliers», a-t-il déclaré en évoquant l'étape russe de son voyage. Il a souligné que les deux pays étaient liés par d'importants projets pétroliers, notamment la production de pétrole lourd, sa transformation en pétrole léger et son acheminement vers les ports maritimes. Et de rappeler que des entreprises russes allaient investir «plusieurs dizaines de milliers de millions de dollars» dans l'industrie pétrolière vénézuélienne. Le président Chavez et son homologue russe Dmitri Medvedev devraient donner une nouvelle impulsion à leur coopération militaire et à celle dans le domaine de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. Entre 2005 et 2007, les deux pays ont signé des contrats d'armements de 4,4 milliards de dollars (environ 3 milliards d'euros) et en 2008 la Russie a accordé au Venezuela un prêt de 1 milliard de dollars (670 millions d'euros) pour l'acquisition de nouveaux armements. Hugo Chavez rappellera que la coopération militaire russo-vénézuélienne «se fondait sur des principes foncièrement différents de ceux qui président à la coopération entre la Colombie et les Etats-Unis». «Ces derniers temps, on a tenté de mettre sur le même plan le déploiement de bases américaines en Colombie et notre coopération avec Moscou. Or, il s'agit de choses tout à fait différentes. Est-ce que la Russie a des velléités hégémoniques sur le continent latino-américain ?» a demandé M. Chavez. Le président vénézuélien a commencé son périple lundi dernier par la Libye où il a assisté au sommet de l'Union africaine (UA) et aux célébrations du 40ème anniversaire de l'accession au pouvoir du leader libyen Mouammar Kadhafi. A. R.